Lundi, le parlement sénégalais a approuvé le report de l’élection présidentielle au 15 décembre, suite à un processus de vote chaotique marqué par l’expulsion forcée des législateurs de l’opposition lors des débats sur la décision antérieure du président Macky Sall de retarder cette élection cruciale.
Des forces de sécurité ont envahi le bâtiment législatif, expulsant par la force plusieurs législateurs de l’opposition qui tentaient de bloquer le processus de vote sur le report sans précédent de l’élection présidentielle, originellement prévue pour le 25 février. Le projet de loi adopté prolonge le mandat de M. Sall jusqu’à la tenue d’une nouvelle élection, repoussant la date limite du 2 avril.
En réponse, les autorités ont restreint l’accès à l’internet mobile, alors que les partisans de l’opposition manifestent contre le report de l’élection. Les forces de sécurité ont également utilisé des gaz lacrymogènes contre les manifestants rassemblés à l’extérieur du bâtiment législatif, provoquant des arrestations et des manifestations dans les rues de Dakar, la capitale, avec des critiques sévères envers le dirigeant du pays.
Deux partis d’opposition ont déposé une requête en justice lundi pour contester le report des élections, cherchant une intervention du Conseil constitutionnel du Sénégal pour ordonner la « poursuite du processus électoral« .
Cette crise met à l’épreuve la stabilité démocratique du Sénégal, considéré comme l’une des démocraties les plus stables d’Afrique, surtout à un moment où la région fait face à une montée des coups d’État. Malgré l’annonce par M. Sall en juillet qu’il ne briguerait pas un troisième mandat, le report a été qualifié de « coup d’État » par les leaders de l’opposition.
L’Union africaine a exhorté le gouvernement à organiser l’élection « dès que possible » et a appelé au dialogue civilisé pour résoudre les différends politiques. Des coupures de médias et d’internet ont suscité des critiques de la part d’organisations telles qu’Amnesty International, dénonçant une violation des droits à la liberté d’expression.
La décision de reporter l’élection, invoquant un différend électoral entre le Parlement et le pouvoir judiciaire, a été fortement contestée, alimentant les tensions politiques déjà vives au Sénégal depuis au moins un an. Certains analystes estiment que ce recul démocratique menace la réputation du pays en tant que modèle de stabilité démocratique dans la région.
Heureux de vous accueillir dans notre cercle d'abonnés