Le président de l’Observatoire tunisien pour les droits de l’Homme, Mostafa Abdelkebir, a souligné qu’une population dépassant les cent mille migrants subsahariens en situation irrégulière était présente en Tunisie, avec 25 mille d’entre eux résidant dans les gouvernorats de Gabès, Tataouine et Médenine, situés dans le sud du pays.
Lors de son intervention le 30 avril 2024 sur l’émission « Sbeh El Ward » de Hatem Ben Amara sur Jawhara Fm, Mostafa Abdelkebir a précisé que trente mille migrants subsahariens en situation irrégulière étaient recensés dans le gouvernorat de Sfax. Il a noté que bien que les flux migratoires en provenance de Libye et d’Algérie étaient en baisse, des arrivées continuaient néanmoins à être enregistrées.
Il a déclaré : « L’hémorragie n’a pas été stoppée. Il y a encore des entrées sur le territoire… On accède de façon irrégulière à notre territoire… Les frontières sont ouvertes pour entrer, mais ne le sont pas pour sortir… Les chiffres s’accumulent, donc, de façon considérable… Le problème réside dans la gestion de la chose… Si nous nous étions munis d’une stratégie claire, nous aurions pu gérer la chose, quel que soit le nombre de migrants ».
Mostafa Abdelkebir a également critiqué les fluctuations dans l’approche des autorités tunisiennes vis-à-vis de la question migratoire. Il a souligné que la stratégie adoptée variait parfois entre le développement, une approche sécuritaire ou l’absence d’une approche structurée. Il a appelé à l’application rigoureuse de la loi à l’encontre de ceux qui menacent la sûreté de l’État ou se rendent coupables de traite de personnes.
En outre, il a expliqué que les retards dans la réouverture du passage frontalier de Ras Jedir étaient dus à des conflits concernant la répartition des tâches et des fonctions entre les différentes factions libyennes.
