Le Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina Faso a annoncé la suspension des programmes de la télévision francophone TV5 Monde pour une durée de deux semaines, ainsi que l’accès à plusieurs sites Web d’information étrangers « jusqu’à nouvel ordre ». Cette décision fait suite à l’accusation selon laquelle ces médias auraient diffusé un rapport accusant l’armée burkinabè de tueries.
Dans un communiqué transmis à l’AFP dimanche, le CSC a déclaré : « La suspension de la diffusion des programmes de la télévision internationale TV5 Monde au Burkina Faso pour une durée de deux semaines. » De plus, il a décidé de suspendre l’accès aux sites Web de TV5 Monde, Deutsche Welle, Ouest-France, Le Monde.fr, Apanews, The Guardian, et AgenceEcofin « à partir du territoire burkinabè et ce jusqu’à nouvel ordre ».
Ces suspensions interviennent deux jours après celles de la BBC et de Voice of America (VOA) pour une période de deux semaines, également en raison de la diffusion du contenu d’un rapport de Human Rights Watch (HRW) accusant l’armée burkinabè d’exécutions sommaires de civils.
Le CSC a justifié ces nouvelles suspensions en déclarant avoir « décelé dans les contenus publiés sur ces différents supports, des déclarations péremptoires et tendancieuses contre l’armée burkinabè, sans précaution aucune », ce qui « constitue une désinformation de nature à porter le discrédit sur l’armée burkinabè ».
Dans un communiqué publié samedi concernant le rapport de HRW, le ministre burkinabè de la Communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, a rejeté et condamné « fermement de telles accusations infondées ». Il a également dénoncé ce qu’il considère comme une « campagne médiatique » visant à discréditer les forces armées burkinabè.
Depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré en septembre 2022, plusieurs autres médias étrangers, principalement français, ont fait l’objet de suspensions temporaires ou définitives. Le Burkina Faso est dirigé par un régime militaire issu de deux coups d’Etat en janvier et septembre 2022, et est confronté depuis 2015 à des violences jihadistes attribuées à des mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique.
