Le gouvernement nigérian a assuré jeudi qu’il « punira » les responsables du bombardement accidentel de civils survenu dimanche dernier dans le nord-ouest du pays. Le vice-président Kashim Shettima a déclaré à la télévision locale que le gouvernement enquêtera sur l’incident et prendra des mesures punitives contre ceux qui sont responsables. La visite du vice-président à l’hôpital de Kaduna, où sont soignés les blessés de l’attaque, intervient après que l’armée ait tiré par erreur sur le village de Tudun Biri, tuant au moins 85 personnes selon les chiffres officiels.
Le tir de drone, survenu pendant la célébration de la fête musulmane du Mawlid, a suscité des critiques de la société civile et de la communauté internationale. Amnesty International avance un bilan de plus de 120 morts, bien que cela n’ait pas été confirmé. L’ONG exhorte les autorités nigérianes à mener une enquête rapide, indépendante, impartiale et transparente, avec des sanctions pour les responsables.
L’armée a initialement déclaré que le drone avait touché par inadvertance des membres de la communauté, mais a ensuite expliqué qu’ils avaient confondu les villageois avec un groupe armé. Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a ordonné une enquête, mais les Nations unies ont appelé à une enquête approfondie et impartiale, et à des sanctions contre les responsables.
Malgré les excuses présentées par des responsables de la Défense, des manifestants ont protesté à Zaria et devant l’Assemblée nationale à Abuja pour réclamer des sanctions contre l’armée. Certains estiment que les arguments de l’armée, invoquant une erreur sur l’identité des personnes visées, sont inappropriés.
Cette tragédie rappelle d’autres incidents similaires dans le passé, notamment en janvier 2017 lorsque l’armée a frappé accidentellement un camp de personnes déplacées, faisant au moins 112 morts.
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