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La Musique au service de la santé mentale : Le FEMUA en première ligne

La Musique au service de la santé mentale : Le FEMUA en première ligne

Le Festival des Musiques Urbaines d’Anoumabo (FEMUA) à Abidjan, qui se déroule du 14 au 19 mai, a été inauguré par une grande soirée de concerts le jeudi 16 mai. Créé par le groupe Magic System, le festival accueille cette année des artistes tels que Gims, Sona Jobarteh, Les Patrons, et Fadal Dey. La thématique cruciale de cette édition, souvent taboue en Afrique, est la santé mentale des jeunes.

Lors de la cérémonie d’ouverture du FEMUA 16, le rappeur ivoirien Suspect 95 a livré une performance émouvante de son titre « Dans ma tête », racontant sa lutte contre la dépression après la perte de sa femme en 2020. Cette prestation, en présence de dignitaires comme la Première dame Dominique Ouattara, a mis en lumière la thématique 2024 : « La santé mentale des jeunes ».

Le commissaire général du festival, A’Salfo, a expliqué ce choix audacieux : « Il est essentiel de s’emparer de ce sujet. » En Côte d’Ivoire, 60 000 personnes sont suivies pour des maladies psychiatriques, plaçant le pays au troisième rang en Afrique pour ces troubles. A’Salfo souligne l’urgence de lever les tabous entourant la santé mentale.

Un panel de haut niveau a été organisé à l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS), où des jeunes ont pu discuter de leurs mal-êtres avec des psychiatres et des experts. Suspect 95, armé de son « journal intime », a partagé son expérience de vulnérabilité : « En tant que musiciens, nous devons montrer notre force, mais beaucoup d’entre nous souffrent en silence. »

A’Salfo a également partagé son propre combat contre la dépression après la mort de Papa Wemba sur la scène du FEMUA en 2016, soulignant l’importance d’un bon entourage pour surmonter de telles épreuves.

Le thème de la santé mentale des jeunes a été largement repris par le public, notamment lors du concert de Patche di Rima le jeudi soir. Le FEMUA, depuis sa création, a toujours eu un impact social, économique et politique significatif, construisant dix écoles et créant 12 000 emplois.

La soirée du 16 mai a vu des performances de Fadal Dey, abordant des sujets comme la guerre en Ukraine et les drogues bon marché qui ravagent la jeunesse ivoirienne. Sona Jobarteh, avec sa kora, a enveloppé le public de sa musique délicate. Les Patrons, ambassadeurs du zouglou, ont chauffé la foule avant l’arrivée très attendue de Gims.

Gims, sur scène, a déroulé ses tubes avec brio. Il a également évoqué sa propre santé mentale dans une interview, rappelant que même les artistes les plus invincibles peuvent traverser des épreuves difficiles. Ses paroles résonnent fortement auprès de la jeunesse ivoirienne, qui trouve espoir et réconfort dans sa musique.

Le FEMUA se poursuit jusqu’au 19 mai, avec des concerts d’artistes comme Tam’sir, Elow’n, Yemi Alade, Sarkodie, et Fior 2 Bior.

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