Le Bénin a pris la décision lundi de suspendre l’embarquement du pétrole nigérien depuis la plateforme de Sèmè-Kpodji, située à une trentaine de kilomètres de Cotonou. Cette mesure, émanant du plus haut sommet de l’État, restera en vigueur tant que le Niger n’aura pas réouvert ses frontières.
Cette décision marque un retour au bras de fer entre le Bénin et le Niger. L’embargo sur le pétrole nigérien a été communiqué à l’ambassadeur de la Chine au Bénin ainsi qu’à la société chinoise en charge de la gestion du pipeline reliant les deux pays. Certains Béninois soutiennent cette décision, estimant que le Bénin a fait des efforts envers le Niger qui n’ont pas été réciproqués.
D’autres estiment que cette impasse est contre-productive, même s’ils comprennent la volonté du Bénin de faire pression sur le Niger. Ils soulignent que cette décision affecte également le Bénin, tant sur le plan financier que sur le plan de l’emploi, en raison des investissements réalisés et des retombées attendues du projet.
Certains citoyens béninois expriment leur désir d’éviter un nouvel affrontement avec le Niger. Ils appellent les autorités des deux pays à tenir compte des intérêts de leurs peuples plutôt que de s’engager dans une confrontation inutile.
Le Bénin accueille 675 km du pipeline sur une longueur totale de 1980 km, ce qui devrait lui apporter environ 490 millions de dollars de recettes fiscales sur 20 ans. En outre, cela permettra au Niger d’augmenter sa capacité de production de pétrole à 110 000 barils par jour, et l’infrastructure devrait créer au moins 3000 emplois dans les deux pays. Les autorités béninoises n’ont pas fait de commentaire public sur cette affaire.
