Le parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité (PASTEF) annonce une série de rencontres avec ses « partenaires » au Mali, en République de Guinée, au Burkina Faso et au Niger. Cette annonce suscite la controverse, car ces quatre États sont actuellement sous la gouvernance de juntes militaires. Le député Ayib Daffé, membre du PASTEF, a levé le voile sur les motivations de cette tournée lors d’un entretien avec Seneweb.
Lors d’une réunion du bureau politique tenue le dimanche 5 mai, le PASTEF a évoqué des rencontres futures avec des « partenaires » dans ces pays. Bien que le parti n’ait pas précisé l’identité de ces partenaires, cette annonce a soulevé des interrogations en raison du contexte politique de ces États. Yoro Dia, politologue et ancien conseiller en communication de l’ancien Président Macky Sall, a commenté cette démarche en soulignant la distinction entre la première sortie du président Faye vers la Mauritanie, un signe vers l’avant-garde économique, et la tournée de Sonko vers les pays dirigés par des régimes militaires, qu’il a qualifiée de recul politique.
Contacté par Seneweb, le député Ayib Daffé a expliqué que cette tournée vise à renforcer les relations fraternelles avec d’autres organisations politiques partageant les mêmes idéaux, notamment le panafricanisme et l’unité africaine. Il a souligné que cette démarche s’inscrit dans la vision souverainiste et panafricaniste du parti, et qu’elle n’implique aucune ingérence dans les affaires internes des pays visités.
Le PASTEF souhaite particulièrement renforcer ses liens avec les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui ont quitté la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette démarche intervient alors que le président sénégalais a orienté ses premiers déplacements officiels vers les pays de la CEDEAO restants. Toutefois, le député Daffé insiste sur le fait que cette initiative est propre au parti et vise à promouvoir la politique de bon voisinage et la fraternité entre les nations.
Le PASTEF envisage également la création d’une « internationale panafricaine progressiste », un projet qui avait été mis en attente mais qui sera relancé dans le cadre de ces visites. Cette initiative nécessitera la participation de personnalités influentes telles que le Président de transition du Mali, Assimi Goïta.
Bien que le PASTEF veuille séparer ses démarches politiques des initiatives diplomatiques du gouvernement, il est peu probable que les deux démarches ne soient pas en accord. Les actions d’un régime reflètent souvent les idéaux qui l’ont porté au pouvoir.
