La Côte d’Ivoire se distingue parmi les pionniers mondiaux dans le domaine de la transformation du manioc en carburant, grâce à l’ingénieur Edi Abe Valere. Ce talentueux chercheur ivoirien a remporté le prestigieux concours du meilleur jeune chimiste du monde en 2022, organisé par Food Alliancy, surpassant ainsi ses pairs, y compris une candidate japonaise. En 2023, sa contribution exceptionnelle lui a valu le titre de meilleur jeune en énergie décerné par la CGECI, une reconnaissance bien méritée de ses pairs et de l’industrie.
Edi Abe Valere se spécialise dans la production de biocarburants innovants, notamment :
- Bioéthanol : Un carburant alternatif à l’essence, produit à partir de cultures riches en sucre ou en amidon.
- Biodiesel : Obtenu à partir de matières contenant des acides gras, ce carburant biodégradable constitue une alternative écologique aux carburants traditionnels.
- SAF (Sustainable Aviation Fuel) : Un carburant pour avions produit à partir de bioéthanol ou de biodiesel par hydrogénation, répondant aux normes de durabilité environnementale.
Sa dernière réalisation remarquable est la création et la commercialisation d’une farine de manioc améliorée, au goût similaire à celui de la farine de blé. Cette initiative prometteuse, vise à sensibiliser le grand public et à obtenir le soutien des décideurs pour une éventuelle collaboration avec l’État.
Selon Edith Brou, Edi Abe Valere aspire à mettre son expertise au service de son pays, espérant que la Côte d’Ivoire saura tirer parti de ses compétences pointues dans le domaine des biocarburants. Son impact dépasse les frontières nationales : l’année dernière, il a été sollicité par le gouvernement du Burundi pour installer 40 unités de bioéthanol et de biodiesel, dans le but de réduire la dépendance du pays aux hydrocarbures et de maîtriser ses coûts énergétiques.
Il est important de préciser que le biocarburant développé par Edi Abe Valere n’est pas directement issu du manioc dans son état brut. Au contraire, il utilise les effluents et les résidus liquides résultant de la transformation du manioc, notamment ceux issus de la production de placali ou d’attiéké, des mets traditionnels ivoiriens. Ces sous-produits sont utilisés dans le processus de fabrication du bioéthanol, contribuant ainsi à une utilisation plus efficiente et durable des ressources du manioc.
Répondant à une demande croissante, une multinationale malienne a également fait appel à ses services pour mettre en place une infrastructure de bioéthanol et développer un projet de farine de manioc améliorée, 100% panifiable. Cette initiative témoigne de l’impact régional et de la pertinence de ses travaux dans la lutte contre la dépendance aux carburants fossiles.
Edi Abe Valere souligne l’urgence de soutenir la recherche scientifique en Afrique, identifiant le financement et les conditions de recherche comme des éléments essentiels à son développement. Il incarne ainsi l’espoir d’une transition énergétique durable et innovante sur le continent africain.
L’initiative d’Edi Abe Valere revêt une importance cruciale pour la Côte d’Ivoire, surtout à la lumière de la récente crise en Ukraine, qui a entraîné une flambée des prix du blé et de la farine dans plusieurs pays africains. Son travail promet une voie vers l’indépendance alimentaire et énergétique pour la Côte d’Ivoire, offrant ainsi une alternative viable et durable aux importations coûteuses de produits dérivés du blé.
