Les services d’urgence dans les hôpitaux publics kenyans ont été interrompus jeudi, alors que les médecins intensifient leur grève nationale, désormais dans sa deuxième semaine.
Depuis jeudi dernier, des milliers de médecins ont quitté leurs postes hospitaliers, protestant contre leurs maigres salaires et leurs conditions de travail précaires, malgré une décision judiciaire enjoignant des pourparlers entre les médecins et le ministère de la Santé.
Davji Bhimji, secrétaire général de l’Union des médecins, pharmaciens et dentistes du Kenya, a déclaré que les médecins avaient renforcé leur mouvement de grève en suspendant les services d’urgence, accusant le gouvernement de ne pas avoir pris de mesures pour résoudre le conflit du travail.
« Il a été possible ce matin de mettre fin aux services d’urgence à l’hôpital national de référence Kenyatta », a-t-il informé les journalistes mercredi.
La ministre de la Santé, Susan Nakhumicha, a déclaré à la chaîne de télévision locale KTN mercredi qu’elle avait demandé à deux grands hôpitaux de référence de recruter des médecins pour remplacer ceux en grève.
« Nous ne permettrons pas une crise de se produire… Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser un vide », a-t-elle déclaré, annonçant que des remplacements temporaires pour les médecins étaient prévus à partir de mercredi soir.
Un journaliste de l’Associated Press a confirmé jeudi matin que les services d’urgence de l’hôpital national de référence Kenyatta, à Nairobi, avaient repris. Le ministère a prévu d’envoyer des lettres à 1 000 internes en médecine pour les affecter dans divers hôpitaux du pays.
Les médecins en grève reprochent au gouvernement de ne pas avoir tenu ses promesses, notamment une convention collective signée en 2017 après une grève de 100 jours qui a coûté la vie à plusieurs personnes faute de soins.
Une réunion entre le syndicat, les responsables ministériels et les représentants de la State House est prévue jeudi pour tenter de résoudre l’impasse, laissant des milliers de Kényans sans accès aux services de santé publique essentiels.
