La France a pris la décision de fermer son ambassade au Niger en raison de son incapacité à fonctionner normalement et à assurer ses missions, selon des sources diplomatiques. Cette mesure, exceptionnellement rare, confirme définitivement une rupture entre les deux pays.
Cette décision intervient après l’annonce, le 12 décembre, du départ de tous les soldats français déployés au Niger dans le cadre de la lutte antijihadiste d’ici le 22 décembre. Ce mouvement marque la conclusion de relations tendues entre la France et le Niger depuis le coup d’État du 26 juillet, qui a vu l’arrivée au pouvoir des généraux à Niamey.
En dépit des tensions, la France a maintenu ses représentations diplomatiques au Mali et au Burkina Faso, même après l’expulsion de l’armée française de ces pays suite à des coups d’État. Ces pays ont, quant à eux, renforcé leurs liens avec la Russie, une tendance que semble suivre Niamey.
Au Niger, le différend est apparu insurmontable, en particulier après l’attaque contre l’ambassade de France le 30 juillet. Suite à cette attaque et à l’instauration d’un blocus par les forces nigériennes, la France avait évacué la plupart de son personnel diplomatique fin septembre.
L’ambassade de France au Niger n’étant plus en mesure de fonctionner normalement ni d’assurer ses missions, la décision de sa fermeture a été prise. Cela implique le licenciement et l’indemnisation du personnel local.
Après le coup d’État de juillet, le régime militaire au pouvoir avait exigé rapidement le départ des soldats français déployés dans le cadre de la lutte antijihadiste et avait annulé plusieurs accords militaires avec Paris. L’expulsion de l’ambassadeur de France avait également été prononcée fin août.
Les relations entre la France et les pays du Sahel se sont détériorées ces dernières années, avec des coups d’État successifs au Mali, au Burkina Faso et maintenant au Niger. La présence de la force antijihadiste Barkhane déployée par la France en 2014 a suscité des critiques au sein des opinions publiques africaines, cristallisant un sentiment anti-français. Ces pays ont ensuite cherché à renforcer leur coopération avec la Russie, marquée notamment par la présence du groupe paramilitaire russe Wagner au Mali et par des accords de coopération, y compris dans le domaine militaire, avec Moscou.
