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Sénégal : Jean-Luc Mélenchon défend les droits des minorités sexuelles face au Premier ministre Ousmane Sonko

Sénégal : Jean-Luc Mélenchon défend les droits des minorités sexuelles face au Premier ministre Ousmane Sonko

Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a averti les Occidentaux jeudi 17 mai que leur militantisme en faveur des droits des homosexuels et des minorités sexuelles pourrait devenir un « nouveau casus belli » avec son pays et d’autres. Jean-Luc Mélenchon, également présent, a réaffirmé son engagement pour le mariage pour tous en réponse.

Invité par le parti panafricaniste et souverainiste Pastef, victorieux de la récente présidentielle, Jean-Luc Mélenchon participait à une conférence sur les relations entre l’Afrique et l’Europe, aux côtés du nouveau Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, le jeudi 16 mai.

Lors de cette conférence, Ousmane Sonko a prononcé un discours dénonçant les tentatives extérieures d’imposer des modes de vie et de pensée contraires aux valeurs sénégalaises, affirmant que cela pourrait devenir un « nouveau casus belli ». Devant des étudiants enthousiastes, Sonko a réitéré l’homophobie d’État précédemment revendiquée par l’ancien président Macky Sall, comme le rappelle nos confrères de Têtu.

« La question du genre revient régulièrement dans les programmes de la majorité des institutions internationales et dans les rapports bilatéraux, souvent comme condition pour divers partenariats financiers », a ajouté Sonko, sous les acclamations. Au Sénégal, l’homosexualité est largement considérée comme une déviance et est punie par la loi d’un emprisonnement de un à cinq ans pour actes « contre nature avec un individu de son sexe ».

Ces propos ont provoqué une réaction de Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise. « Nous venons de dire sur quoi nous sommes d’accord, je crois que vous l’avez entendu. Vous venez de dire sur quoi nous sommes en désaccord, je vous le confirme. Je suis le premier législateur français à avoir déposé un texte de loi sur le mariage homosexuel. J’ai pensé que cette liberté d’amour devait être accessible à tous ceux qui le souhaitent », a-t-il répliqué vivement.

Sous les huées d’une partie de la foule, Mélenchon a poursuivi : « Je vous dis les yeux dans les yeux que j’assume la position politique que j’ai prise, et je ne chercherai pas à vous l’imposer, mais il est inutile de faire de cette divergence une divergence entre les nations. » Il a rappelé qu’en France, « les pires réactionnaires et les pires racistes se sont opposés à cette disposition légale ».

De son côté, Ousmane Sonko a exhorté les Occidentaux à respecter les spécificités culturelles de son pays et d’autres, affirmant qu’il n’y avait « jamais eu de persécution de ces communautés ». Il a reconnu que la défense des minorités sexuelles était une priorité dans les opinions occidentales, mais a souligné que dans des pays comme le sien, cela provoque « énormément de tensions et d’incompréhensions », mettant en opposition des cultures et des systèmes politiques différents.

Sonko a également déclaré que la défense de ces minorités pourrait même alimenter un « sentiment anti-occidental dans beaucoup de parties du monde » plus que les divergences politiques. « Si nous partons de l’idée que chaque culture et tradition doit être vue de la même manière, alors je dois vous dire que je ne suis pas d’accord », a répondu Mélenchon. Des déclarations qui n’ont pas convaincu l’assemblée.

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