Trump et l’Afrique– Donald Trump entame son second mandat avec des mesures marquantes, mais son approche protectionniste suscite des interrogations, notamment en Afrique. Lors de son premier mandat, l’ancien président n’évoquait le continent qu’à travers les prismes de la migration ou des conflits.
En mai dernier, il affirmait que le Congo aurait libéré des détenus pour les envoyer aux États-Unis, une déclaration démentie par Kinshasa, mais révélatrice de sa vision simplifiée des relations avec l’Afrique.
Trump et l’Afrique-Un retour sous le signe de la rupture
En 12 heures, Trump a signé 42 décrets, annulé des accords internationaux comme celui de Paris et l’OMS, et supprimé le « visa Biden » pour quatre nationalités. Ces décisions reflètent sa volonté de recentrer les politiques américaines.
L’avenir incertain de l’Agoa
Le programme Agoa, qui permet à 32 pays africains d’exporter sans taxes vers les États-Unis, arrive à échéance en 2025. Trump pourrait y mettre fin en faveur de tarifs douaniers universels de 10 à 25 %, une mesure jugée risquée par les experts en raison de son impact inflationniste.
Cependant, l’Agoa pourrait aussi devenir un levier de pression, comme en témoigne la suspension du Rwanda et du Cameroun lors de son premier mandat. L’Afrique du Sud, critiquée pour ses relations avec la Chine et l’Iran, pourrait être la prochaine cible.
Des partenariats bilatéraux prometteurs ?
L’approche transactionnelle de Trump pourrait néanmoins profiter à des pays riches en ressources comme la Guinée et la RDC, essentiels à la transition énergétique. Ces partenariats pourraient réduire la dépendance américaine vis-à-vis de la Chine.
Trump et l’Afrique-Une négligence persistante
Malgré ces perspectives, Douglas Yates, expert en relations internationales, estime que les relations entre les États-Unis et l’Afrique resteront limitées. Les programmes Prosper Africa et DFC lancés sous son premier mandat visaient déjà à contrer l’influence chinoise, mais sans impact majeur.
Paradoxalement, le discours souverainiste de Trump trouve un écho auprès de certains régimes africains, notamment au Sahel. Ces pays espèrent aussi un allègement des sanctions américaines, particulièrement celles ciblant des entreprises liées à Wagner.
Un repositionnement stratégique
Avec Trump de retour à la Maison-Blanche, l’Afrique pourrait faire face à des bouleversements géopolitiques. Entre fin des accords commerciaux, montée en puissance de la Chine et de la Russie, et partenariats bilatéraux, les relations avec les États-Unis s’annoncent complexes.
Si certains pays y voient une chance de défendre leurs intérêts, d’autres redoutent un désintérêt persistant ou des sanctions punitives. Le second mandat de Trump promet de maintenir l’Afrique dans un équilibre incertain entre opportunités et tensions.
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