Le Zimbabwe organise des élections législatives partielles samedi, mais la plupart des candidats de l’opposition ont été exclus, renforçant les préoccupations quant à la consolidation du pouvoir par le président Emmerson Mnangagwa.
Après les élections générales d’août, au cours desquelles la Zanu-PF de Mnangagwa a remporté 177 sièges sur 280 au Parlement, dix sièges manquaient pour obtenir la majorité des deux tiers nécessaire pour réviser la Constitution. Cependant, deux mois plus tard, 14 députés de l’opposition ont été destitués, déclenchant des élections partielles dans neuf circonscriptions.
Deux jours avant le scrutin, un tribunal de Harare a interdit à huit des neuf candidats de la principale formation d’opposition, la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), de se présenter.
Cette situation a été qualifiée de « sape tout espoir de démocratie au Zimbabwe » par le professeur de politique africaine à l’université de Birmingham, Nic Cheeseman.
La crise a été déclenchée par une lettre, attribuée à un prétendu « secrétaire général par intérim » de la CCC, déclarant que 15 députés avaient quitté le parti. Malgré les contestations de la CCC, les sièges ont été déclarés vacants, ouvrant la voie aux élections partielles.
Certains considèrent ces élections comme la première étape d’une manœuvre pour que la Zanu-PF obtienne la majorité des deux tiers au Parlement, permettant ainsi de modifier la Constitution et de prolonger le règne de Mnangagwa au-delà de deux mandats présidentiels.
Le Zimbabwe, confronté à une crise économique prolongée, voit ces élections comme un enjeu crucial pour son avenir politique. Malgré l’espoir initial de renouveau démocratique avec l’arrivée de Mnangagwa au pouvoir en 2017, des lois restrictives ont été adoptées, et l’opposition dénonce une répression violente de la part du gouvernement.
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