Lundi dernier, le Général Michael E. Langley, à la tête d’AFRICOM, a été reçu par le Président Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire. Cette rencontre revêt une importance particulière alors que le Niger a récemment exigé et obtenu le départ des troupes américaines de son territoire, laissant AFRICOM à la recherche d’une nouvelle base.
Quels sont les objectifs d’AFRICOM en Côte d’Ivoire ? Y aura-t-il un redéploiement des troupes américaines chassées du Niger vers la Côte d’Ivoire ? La visite du Général Michael E. Langley, Commandant du Commandement militaire des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM), à Abidjan en dit long sur les intentions américaines de maintenir une présence stratégique dans cette région d’Afrique.
En effet, après le renversement du régime de Mohamed Bazoum par un coup d’État, les nouvelles autorités du Niger ont demandé le retrait des forces françaises, suivies plus tard par celles des forces américaines. AFRICOM maintenait au Niger une présence de plus de 1000 soldats, avec une base militaire à drones construite pour près de 100 millions de dollars US.
Il semble que le Général Michael E. Langley envisage de redéployer cet ensemble en Côte d’Ivoire, en particulier dans le nord du pays, où des activités terroristes sont signalées par les autorités burkinabés. Le général américain a clairement exprimé le souhait de renforcer le partenariat entre la Côte d’Ivoire et les États-Unis, en mettant l’accent sur cette « frontière nord » du pays.
Bien que les détails de ce renforcement du partenariat n’aient pas été précisés, une présence militaire américaine dans le nord de la Côte d’Ivoire pourrait aggraver les tensions avec les voisins du Burkina Faso et du Mali. Ces deux pays sont déjà méfiants à l’égard des interventions occidentales et percevraient l’implantation éventuelle de soldats américains à leur frontière comme un risque accru de déstabilisation.
Récemment, lors d’une interview à la télévision burkinabé, le Capitaine Ibrahim Traoré a soulevé des problèmes entre son pays et la Côte d’Ivoire, dénonçant notamment une passivité de l’armée ivoirienne face aux terroristes qui franchiraient la frontière ivoirienne sans être inquiétés alors qu’ils sont pourchassés par les militaires burkinabés.
Au cours de sa visite à Abidjan, Michael E. Langley a annoncé la tenue de discussions entre les États-Unis et le Niger depuis une semaine, portant sur les détails du retrait des troupes américaines du territoire.
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