Au large de Mahdia– Vendredi 29 novembre, les gardes-côtes tunisiens ont repêché les corps de deux migrants tunisiens après le naufrage de leur embarcation au large de Mahdia, dans l’est de la Tunisie. Sur les 31 personnes à bord, majoritairement tunisiennes, 28 ont été secourues et un corps reste porté disparu.
Partis de Téboulba pour rejoindre clandestinement l’Europe, les migrants visaient l’île italienne de Lampedusa, située à moins de 100 km des côtes tunisiennes. La région de Mahdia est régulièrement le théâtre de drames similaires. Le 29 octobre, 15 corps non identifiés y avaient été retrouvés, et en septembre, 36 migrants, dont 20 Tunisiens, avaient été secourus après avoir dérivé vers Nabeul.
Une crise migratoire amplifiée par la situation en Tunisie
La Tunisie, avec la Libye, est un point de départ majeur pour les migrants cherchant à rejoindre l’Europe. Outre les Tunisiens, de nombreux Africains subsahariens fuient également la précarité croissante et les tensions politiques du pays, accentuées depuis le coup de force du président Kaïs Saied en 2021.
Dans la région de Sfax, des campements de fortune, désignés par leur proximité à des bornes kilométriques (km 19, km 24, km 30), accueillent ces migrants dans des conditions précaires, sans eau potable ni sanitaires, et sous une violence alarmante.
Au large de Mahdia-Un bilan humain dramatique
Entre début 2024 et juin, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) a recensé 400 décès ou disparitions de migrants au large de la Tunisie. Plus largement, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) dénombre plus de 30 000 morts en Méditerranée au cours des dix dernières années, dont 3 000 rien qu’en 2023.
Ces chiffres témoignent de l’ampleur de la tragédie humaine qui continue de se jouer en Méditerranée, à la frontière entre l’Afrique et l’Europe.
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