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Sécheresse au Maroc : Un avenir incertain pour l’agriculture céréalière

Sécheresse au Maroc : Un avenir incertain pour l'agriculture céréalière

La sécheresse au Maroc a gravement affecté les récoltes de céréales cette année, inquiétant les agriculteurs pour l’avenir. Les experts blâment le changement climatique, signalant que le pays devient moins capable de se nourrir et dépend davantage des importations.

À Amer Soufflia, le blé est prêt à être récolté, mais les champs déçoivent. Les moissonneuses-batteuses en marche, les agriculteurs anticipent une récolte inférieure aux attentes, avec des rendements en forte baisse par rapport aux années précédentes.

« Autrefois, nous avions beaucoup de blé. Mais depuis sept ou huit ans, la sécheresse a réduit nos récoltes. Cette année est pire que l’année dernière, » déclare Al Housni Belhoussni, fermier.

Dans certaines régions, la sécheresse a été si sévère que les agriculteurs n’ont pas cultivé. Kénitra a été relativement épargnée, permettant la culture du blé, mais cette viabilité diminue.

« Le rendement agricole a beaucoup diminué. Un hectare ne donne plus que 10 sacs de blé contre 40 à 60 auparavant, » explique Driss Mamma, agriculteur.

Les agriculteurs doivent faire face aux pluies tardives, à la réduction des précipitations et aux variations de température, perturbant le secteur agricole. Même les techniques modernes ne suffisent plus à atténuer ces conditions difficiles.

Abdelkrim Naaman, président de Nalsiya, une ONG, attribue ces problèmes au changement climatique. « Le Maroc souffre des sécheresses et du faible taux de précipitations. Sur cinq millions d’hectares consacrés aux céréales, seulement 2,7 millions ont été cultivés cette année. Les pluies printanières, notamment en mars, ont sauvé les cultures, » dit-il.

Mohamed Krata, fermier moderne, suit les conseils du ministère de l’Agriculture, mais reste confus face aux problèmes climatiques. « Nous travaillons selon les conditions météorologiques et les instructions du ministère. Les questions liées au climat sont connues seulement des scientifiques, » explique-t-il.

Rachid Benali, président de la COMADER, insiste que la principale menace pour l’agriculture marocaine est le changement climatique. « Le Maroc a connu des sécheresses prolongées. Le changement climatique actuel est radical, avec des températures anormales et des tempêtes de grêle fréquentes, » dit-il.

Le ministère marocain de l’Agriculture prévoit une récolte de blé de 31,2 millions de quintaux cette année, une baisse de 43% par rapport à la précédente. La superficie semée en céréales majeures a également diminué de 33%.

Driss Aissaoui, analyste et ancien membre du ministère de l’Agriculture, souligne que cette situation oblige le Maroc à importer davantage de céréales. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture classe le Maroc parmi les dix plus grands importateurs de blé au monde cette année, avec des importations en hausse de 19% pour atteindre 7,5 millions de tonnes en 2024.

Les statistiques de la Fédération nationale des négociants en céréales et légumineuses montrent que le Maroc a importé près de 2,5 millions de tonnes de blé tendre au premier semestre 2024, principalement de France, d’Allemagne, de Russie et d’Ukraine.

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