Au moins 19 personnes ont perdu la vie lors d’une attaque menée par des rebelles contre la ville de Mweso, située dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), a annoncé l’armée jeudi en fin de journée, soulignant ainsi la dernière manifestation de violence dans l’est du pays, une région depuis longtemps ravagée par les conflits.
Les rebelles ont ciblé la ville de Mweso en déployant des attaques de mortier sans discrimination, faisant également 27 blessés parmi la population civile, a rapporté le lieutenant-colonel Guillaume N’djike Kaïko, porte-parole de l’armée, dans un communiqué diffusé à la télévision d’État.
Jeudi soir, les rues de la ville étaient désertes, la plupart des habitants ayant cherché refuge à l’hôpital général de Mweso, selon M. Kaïko.
L’armée a attribué cette attaque au groupe rebelle M23, connu depuis une décennie pour s’être emparé de Goma, la plus grande ville de l’est du Congo, en 2012, à la frontière avec le Rwanda. Le groupe tire son nom de l’accord de paix du 23 mars 2009, accusant le gouvernement de ne pas l’avoir mis en œuvre. Le M23 n’a pas encore réagi à ces allégations.
Les experts de l’ONU ont signalé l’année dernière une intensification des attaques menées par les combattants du M23, caractérisées par leur fréquence, leur durée et leur intensité croissantes. Le territoire sous contrôle du groupe aurait également connu une expansion significative, provoquant d’importants déplacements de civils et des tirs d’artillerie indiscriminés. Les combattants du M23 ont été accusés d’avoir délibérément tué des civils et attaqué les forces de maintien de la paix de l’ONU.
Les conflits dans l’est du Congo perdurent depuis des décennies, impliquant plus de 120 groupes qui se disputent le pouvoir, les terres et les ressources minérales. La crise sécuritaire a été un enjeu majeur lors de la récente élection présidentielle, au cours de laquelle le président Félix Tshisekedi a été réélu avec la promesse de mettre fin à la violence. Tshisekedi accuse le Rwanda de déstabiliser le Congo en soutenant les rebelles du M23, une allégation que le Rwanda nie, bien que des experts de l’ONU aient établi des liens entre les rebelles et les forces rwandaises.
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