Méditerranée/Libye 2024– Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), 20 839 migrants ont été interceptés en mer Méditerranée depuis début 2024 par les gardes-côtes libyens et renvoyés de force en Libye, dépassant déjà le bilan annuel de 2023 (17 000). Parmi eux : 18 000 hommes, 1 500 femmes et 680 mineurs, tous cherchant à rejoindre l’Europe via l’Italie.
Depuis 2017, l’Union européenne (UE) soutient la Libye dans ces opérations, dans le cadre d’un accord signé avec l’Italie pour freiner l’immigration clandestine. Ce partenariat prévoit la formation et l’équipement des gardes-côtes libyens. Cependant, les ONG dénoncent depuis le début les abus systématiques liés à cette collaboration.
Violences répétées et critiques internationales
Les gardes-côtes libyens sont régulièrement accusés de violences envers les migrants et les ONG. En juin 2024, l’ONG Sea-Watch a diffusé une vidéo montrant des exilés frappés à coups de bâton avant d’être renvoyés en Libye par des gardes-côtes, malgré les alertes sur les risques de détention, torture ou mort qu’ils encourent.
From 24 to 30 November 2024, 255 migrants were intercepted and returned to Libya.
— IOM Libya (@IOM_Libya) December 2, 2024
👇IOM Libya's Maritime Update pic.twitter.com/FpRCrHyWG1
D’autres incidents graves ont marqué cette année. En avril 2024, des gardes-côtes ont ouvert le feu sur un canot de migrants lors d’un sauvetage mené par le navire humanitaire Mare Jonio, semant la panique. Ces violences s’ajoutent à une longue liste d’abus documentés depuis plusieurs années.
En 2017, la mort de 20 migrants, causée par une manœuvre maladroite des gardes-côtes libyens, avait déjà attiré l’attention internationale. En 2022, l’OIM et l’ONU avaient dénoncé un usage excessif de la force, incluant des tirs à balles réelles, tandis que l’UE reconnaissait des violations des règles internationales, sans remettre en question son soutien à la Libye.
Méditerranée/Libye 2024-Une politique européenne contestée
Malgré ces critiques, l’UE maintient sa coopération avec la Libye, jugée essentielle pour limiter les arrivées en Europe. Cependant, les ONG et les observateurs dénoncent une stratégie qui, au lieu de protéger les migrants, les expose à de graves violations des droits humains.
As shocking as it is, this isn't new. Just yesterday, Libyan militias of the so-called Libyan coastguard brutally pulled back approx. 60 people to horrific conditions in Libya. Together with the MARIDIVE vessel they are responsible for this crime. pic.twitter.com/ptx8mXm0mL
— Sea-Watch International (@seawatch_intl) June 19, 2024
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