Le Liban a été secoué mardi et mercredi par deux séries d’explosions meurtrières visant le Hezbollah et attribuées à Israël. Les attentats ont utilisé des bipeurs et des talkies-walkies appartenant aux membres du mouvement islamiste comme armes. Le bilan s’élève à au moins 37 morts et plus de 3 500 blessés, dont des civils.
Dans un magasin de Beyrouth, mardi après-midi, un homme portant une casquette fait ses courses. Soudain, une détonation retentit. L’homme s’effondre, et la panique s’empare des lieux. Cette scène s’est reproduite dans d’autres endroits du Liban : un appareil portable placé à proximité d’une caisse explose soudainement, blessant le propriétaire de l’objet. Les caméras de surveillance diffusées sur les réseaux sociaux montrent des scènes similaires à travers le pays.
D’après les autorités libanaises, ces attaques, attribuées à Israël, ont transformé des milliers de bipeurs et de talkies-walkies utilisés par le Hezbollah en véritables armes. Des victimes se trouvent parmi les rangs du mouvement islamiste, mais aussi parmi des civils se trouvant à proximité des dispositifs de communication du Hezbollah.
Des victimes civiles, y compris des enfants
Les explosions simultanées ont frappé des détenteurs de ces appareils qui se trouvaient dans des maisons, des commerces, des voitures, voire à des funérailles pour les victimes de la première vague d’attaques. Parmi les morts figurent des enfants et des membres des opérations civiles du Hezbollah.
Une fillette de 10 ans, Fatima Abdallah, a perdu la vie dans la région de la Békaa alors qu’elle apportait le bipeur de son père, qui a explosé dans ses mains. Dans un autre incident à Ghobeiry, Mohammad Bilal King, 11 ans, a été tué avec trois membres du Hezbollah. D’autres enfants ont également été blessés, notamment après l’explosion de systèmes solaires dans plusieurs maisons.
Outre les enfants, plusieurs professionnels de santé figurent parmi les victimes, dont un livreur de poches de sang et une infirmière. Ces victimes faisaient partie des vastes opérations civiles du Hezbollah, souvent destinées à la communauté chiite du Liban. De nombreux travailleurs caritatifs, enseignants ou personnels médicaux possédaient des bipeurs, les rendant également vulnérables.
Des hôpitaux débordés par le nombre de blessés
Les hôpitaux de Beyrouth ont été submergés par l’afflux massif de blessés. Salah Zei el-Dine, directeur de l’hôpital américain de Beyrouth, a rapporté avoir reçu entre 150 et 170 blessés en seulement deux heures. Les blessures concernaient principalement le visage, les mains, et l’abdomen.
Les autorités peinent à distinguer les combattants du Hezbollah des victimes collatérales, mais le mouvement chiite pro-iranien semble avoir payé un lourd tribut. Selon des estimations, jusqu’à 10 % des combattants du Hezbollah pourraient avoir été blessés lors des explosions.
Des questions sur la légalité des attaques
Ces attaques, qui ont frappé indistinctement des membres du Hezbollah et des civils, soulèvent des questions sur leur conformité avec le droit humanitaire international. Human Rights Watch a appelé à une enquête « rapide et impartiale » sur ces explosions, soulignant que l’utilisation d’explosifs placés de manière imprévisible pourrait constituer une attaque illégale et indiscriminée.
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