La campagne électorale en Inde pour les législatives est à son apogée, avec trois semaines de scrutin déjà écoulées sur sept phases. À ce stade, la moitié des électeurs n’ont pas encore exprimé leur choix pour ces élections qui prendront fin le 1er juin prochain. Cependant, le climat politique est devenu de plus en plus acrimonieux, avec le parti nationaliste hindou BJP, actuellement au pouvoir, recourant à des attaques ouvertement islamophobes contre l’opposition du Congrès dirigée par Rahul Gandhi.
Le 9 mai dernier, lors d’un rassemblement électoral, le ministre de l’Intérieur a encore attisé les controverses. Dans l’État méridional du Telangana, ce dernier n’a pas mâché ses mots, comparant le parti du Congrès, qui a gouverné le pays pendant un demi-siècle, à un groupe jihadiste.
Amit Shah, figure de proue du gouvernement nationaliste hindou, a ainsi amplifié les discours islamophobes qui se propagent au sein du BJP depuis quelques semaines. Ces propos sont principalement ciblés dans les États du sud du pays où le BJP est moins dominant, visant à diaboliser les musulmans pour obtenir les votes de la majorité hindoue.
La stratégie de diabolisation de l’islam se manifeste notamment dans l’État voisin du Karnataka. La semaine précédente, le parti a diffusé une vidéo choquante, où un musulman maléfique prend la place d’autres membres de la communauté hindoue, avec la complicité supposée de Rahul Gandhi. Narendra Modi lui-même a accusé le Congrès de vouloir dérober l’or des hindous pour le redistribuer aux musulmans.
Cette rhétorique de diabolisation à l’encontre d’une communauté religieuse est illégale en Inde, mais la Commission électorale n’a pris aucune mesure punitive à l’encontre du BJP. Il est à noter que deux de ses trois membres ont été nommés directement par le ministre de l’Intérieur et le Premier ministre juste avant le début du scrutin.
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