La 13ème édition du Marché des Arts du Spectacle d’Abidjan (MASA) a pleinement incarné sa mission en tant que plateforme d’expression artistique et carrefour d’opportunités. Cette semaine de célébrations a été une explosion de sonorités, de couleurs et de rythmes, contribuant ainsi au rayonnement culturel du pays.
Comparé au FESPACO pour le Burkina Faso et au Dak’art pour le Sénégal, le MASA s’est solidement ancré dans le paysage des arts vivants africains au cours de ses 30 années d’existence et de ses 13 éditions. Dans une Côte d’Ivoire accueillante et toujours enthousiaste à l’idée de présenter au monde les richesses artistiques de tout un continent à travers les villages MASA, comme l’a souligné le Premier Ministre Robert Beugré Mambé. Du 13 au 20 avril 2024, plus de 1000 artistes venus de 59 pays ont illuminé le ciel d’Abidjan à travers diverses disciplines artistiques telles que la musique, le cirque, les marionnettes, le conte, l’humour, le slam et le théâtre. Chaque édition conforte l’importance de cet événement et le choix judicieux d’Abidjan comme lieu d’accueil.
L’édition 2024 était axée sur le thème « Jeunesse, innovation et entrepreneuriat : des leviers pour le développement des industries des arts du spectacle africain », mettant en lumière les vastes opportunités offertes, en particulier avec l’avènement du numérique.
Selon la ministre ivoirienne de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck, la contribution du secteur culturel au PIB ivoirien est estimée à environ 2%, avec un chiffre d’affaires des entreprises du secteur évalué à 140,128 milliards de FCFA en 2020 et une contribution fiscale d’environ 17 milliards de FCFA. On estime également à près de 650 000 le nombre de travailleurs dans ce secteur, des données qui nécessitent encore une étude plus approfondie pour être affinées.
Le thème choisi pour l’édition 2024 incitait les acteurs à développer la chaîne de valeur des industries culturelles et créatives, ainsi qu’à créer des opportunités d’emploi pour les jeunes en Afrique. Les discussions organisées pendant le MASA ont clairement démontré la réalité de ces opportunités.
Gaëlle Mareuge, chargée de mission à la Division lien social, industries culturelles et créatives de l’Agence française de développement (AFD), a souligné qu’entre 2018 et 2023, l’AFD a investi 50 millions d’euros dans les ICC à travers le monde. Pour tous les intervenants, l’accès au financement passe par la formation et la structuration des porteurs de projets.
Lors du panel « Jeunesse, innovation et entrepreneuriat : catalyseur d’un nouvel horizon culturel en Afrique », organisé le 14 avril au Palais de la Culture à Treichville, Herman Nicoué, administrateur adjoint de l’Agence emploi jeunes, a annoncé le lancement imminent d’un fonds d‘un milliard de FCFA pour les jeunes porteurs de projets, mettant l’accent sur la nécessité de structurer ces initiatives. Cette initiative fait écho à l’engagement de la ministre de former une centaine de jeunes lors du MASA pour les orienter vers des carrières dans le domaine culturel.
Le ministère de la Culture et de la Francophonie a également lancé un guichet unique dénommé « Initiative FIN Culture », un programme d’accompagnement des jeunes dans le secteur culturel. Il est à rappeler qu’une convention-cadre a été signée le 11 janvier 2024 entre le ministère de la Culture et celui de la Promotion de la Jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique, afin de définir les modalités de collaboration.
Ces actions visent à inscrire le secteur culturel dans la vision présidentielle qui vise à accompagner « une jeunesse de plus en plus responsable, consciente de son génie, de sa force et de ses capacités ».
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