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L’administration Trump prévoit d’expulser le Salvadorien Kilmar Abrego vers l’Eswatini

L’administration Trump a annoncé un nouveau rebondissement dans l’affaire Kilmar Abrego, un Salvadorien de 30 ans dont le combat judiciaire pour rester aux États-Unis symbolise les tensions autour de la politique migratoire américaine. Selon des informations transmises par le Département de la Sécurité intérieure (DHS) à ses avocats, Abrego devrait désormais être expulsé vers l’Eswatini, une petite nation enclavée d’Afrique australe, à la frontière de l’Afrique du Sud.

Le DHS a indiqué que l’Eswatini remplaçait l’Ouganda comme pays de destination initialement prévu. Cette décision fait suite aux déclarations d’Abrego, qui affirme craindre la persécution et la torture en Ouganda.

« Cette déclaration de crainte est difficile à prendre au sérieux, notamment compte tenu du fait que vous avez affirmé, par l’intermédiaire de vos avocats, craindre des persécutions ou des tortures dans au moins 22 pays différents », a précisé un responsable du DHS dans un courriel adressé aux représentants légaux d’Abrego.

Abrego, Un dossier complexe et controversé

Originaire du Salvador, Abrego est actuellement détenu dans un centre de rétention pour immigrés en Virginie. Il n’a pourtant aucun lien avec l’Eswatini, un pays situé à plus de 13 000 kilomètres de son lieu de naissance.

L’affaire remonte à mars dernier, lorsque les autorités américaines ont accusé Abrego d’appartenir à un gang criminel et l’ont renvoyé au Salvador, malgré une décision d’un juge fédéral interdisant son expulsion vers son pays d’origine. Il a finalement été rapatrié aux États-Unis en juin pour répondre à des accusations de transport de migrants en situation irrégulière, charges auxquelles il a plaidé non coupable.

Ses avocats dénoncent une poursuite vindicative de la part de l’administration, accusée de chercher à faire pression sur leur client pour qu’il plaide coupable. Selon des documents judiciaires, les autorités auraient même proposé un accord : un transfert vers le Costa Rica s’il acceptait de plaider coupable, faute de quoi il serait envoyé… en Ouganda.

Abrego, Une expulsion sous tension

Avant son arrestation, Abrego travaillait comme ouvrier métallurgiste dans le Maryland et vivait avec son épouse, leur enfant commun ainsi que deux enfants de celle-ci — tous citoyens américains.

Le DHS, pour sa part, reste ferme. Selon Tricia McLaughlin, porte-parole du département, un vol d’expulsion affrété par les États-Unis en juillet vers l’Eswatini transportait « des individus tellement dangereux que leur propre pays d’origine a refusé de les reprendre ».

L’expulsion d’Abrego vers l’Eswatini, pays avec lequel il n’a aucun lien, illustre la stratégie de fermeté de l’administration Trump en matière d’immigration, une politique qui continue de susciter de vives controverses aux États-Unis.

Cette décision s’inscrit dans une stratégie plus large des autorités américaines, qui, ces derniers mois, ont conclu des accords avec plusieurs pays africains pour accueillir des migrants expulsés des États-Unis. L’Eswatini rejoint ainsi une liste de destinations alternatives, illustrant la volonté de l’administration Trump de renforcer sa politique de fermeté migratoire en diversifiant les pays de renvoi.

Mais à quel prix pour les pays africains qui accueilleront ces migrants.

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