Les résultats officiels, confirmés ce dimanche 2 juin, ont révélé qu’aucun parti n’a atteint la majorité lors des élections en Afrique du Sud, lançant ainsi des pourparlers de coalition sans précédent.
Lors du scrutin parlementaire, 58,6 % des électeurs se sont exprimés, avec une victoire de l’ANC obtenant légèrement plus de 40 % des voix.
Selon le professeur Patrick Bond, analyste politique à l’Université de Johannesburg, cette situation place l’ANC, de tendance centre-gauche, devant un dilemme : former ou non une coalition avec le parti centriste de l’opposition, l’Alliance démocratique.
« Nous assistons à un véritable moment critique pour le comité exécutif national de l’ANC et l’Alliance démocratique. Est-ce dans leur intérêt à tous deux de s’unir, récoltant ainsi une solide part de 62 % des voix ? Ou l’ANC préférerait-elle se contenter d’environ 50 % en s’alliant à des partis plus petits, peut-être même au quatrième parti, les combattants de la liberté économique, ou même en tendant la main à Jacob Zuma, lui offrant le poste de vice-président pour restaurer son honneur ? »
L’ANC a gagné 159 sièges sur les 400 du Parlement, par rapport aux 230 remportés lors des élections précédentes, tandis que l’Alliance démocratique a légèrement progressé, remportant 87 sièges.
Quatre grands partis politiques se distinguent, avec au total huit partis ayant obtenu des parts significatives des voix lors des élections de la semaine dernière.
Second mandat
Le président Cyril Ramaphosa a appelé les partis politiques sud-africains à dépasser leurs différences et à trouver un « terrain d’entente » pour former le premier gouvernement de coalition nationale dans la jeune démocratie du pays.
Le leader de l’ANC aspire à un second mandat et bénéficie du soutien solide de son groupe.
« Nous avons confiance en Cyril en tant que leader, et je pense que son leadership est très clair. Nous comprenons la manière dont les politiques ont été élaborées, et je pense aussi que Cyril sera plus enclin à collaborer avec d’autres partis et à faciliter ce mélange interpartis », a déclaré Peter Baur, économiste politique à l’Université de Johannesburg.
Il y a une certaine urgence à faire progresser les pourparlers de coalition et à réduire au minimum l’incertitude, car le nouveau Parlement doit siéger pour la première fois et élire un président dans les 14 jours suivant la proclamation des résultats électoraux.
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