La Côte d’Ivoire n’a « aucun problème » avec ses pays voisins, a déclaré mercredi Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole du RHDP, parti au pouvoir, en réponse aux accusations récentes du chef du régime militaire du Burkina Faso, qui a accusé Abidjan de tenter de déstabiliser son pays.
« La Côte d’Ivoire n’a aucun problème avec les pays qui nous environnent, au contraire ce sont nos frères et sœurs », a affirmé Adjoumani lors d’un point de presse du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Il a ajouté : « Vous avez vu le dispositif mis en place par le gouvernement ivoirien pour accueillir tous ces frères et sœurs qui ont des difficultés réelles à vivre dans leur pays et qui trouvent comme refuge la Côte d’Ivoire. »
La Côte d’Ivoire a établi plusieurs camps de réfugiés pour les Burkinabè fuyant les violences jihadistes récurrentes au Burkina Faso, où plus de 60.000 réfugiés burkinabè sont accueillis. Des millions de Burkinabè vivent également en Côte d’Ivoire depuis des décennies.
Jeudi, le capitaine Ibrahim Traoré, chef du régime militaire du Burkina Faso, arrivé au pouvoir par un coup d’État en septembre 2022, avait accusé la Côte d’Ivoire d’abriter à Abidjan un « centre d’opérations pour déstabiliser » son pays et promis de fournir des « preuves physiques ». Il avait également accusé le Bénin.
« Il nous accuse, il dit qu’il a des preuves, mais nous attendons. Nous sommes un pays de paix, un pays d’hospitalité, la terre promise où tous ceux qui se sentent persécutés dans leur pays peuvent venir se reposer », a répondu Adjoumani. Il a également exprimé son souhait de voir la paix revenir au Burkina Faso et des élections se tenir pour mettre fin aux coups d’État.
Les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso ont été marquées par des incidents ces derniers mois. Fin mars, un soldat burkinabè et un civil supplétif de l’armée ont été arrêtés dans le nord de la Côte d’Ivoire. En septembre 2023, deux gendarmes ivoiriens ont été interpellés en territoire burkinabè alors qu’ils se trouvaient sur un site d’orpaillage clandestin.
Le Burkina Faso a récemment formé avec le Niger et le Mali, également dirigés par des régimes militaires et ciblés par des groupes jihadistes, une confédération baptisée Alliance des États du Sahel (AES). Ces trois pays ont quitté la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), se sont éloignés de la France et se sont rapprochés de Moscou.
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