Lors de la conférence de presse marquant la signature du document instituant l’Observatoire Guinéen d’Autorégulation de la Presse (OGAP), les représentants des associations de presse ont été pris au dépourvu par l’annonce du retrait des agréments des médias responsables du brouillage des ondes. Cette décision a laissé la plupart des journalistes présents dans la salle de conférence de la Maison de la presse sans voix.
Interrogé par les journalistes sur cette mesure, Aboubacar Camara, président de l‘URTELGUI, a exprimé sa surprise face à cette évolution inattendue alors qu’ils pensaient avoir franchi une étape cruciale. S’adressant notamment au SPPG, qui ne reconnaît pas l’organe établi ce jour-là, notre confrère a souligné qu’en ne reculant pas, la situation risque de s’aggraver et que la presse n’a aucun intérêt à défier les autorités.
« Ce retrait d’agrément n’est pas notre vœu, ça veut dire qu’on pensait qu’on avait fini une partie avec la mise en place de cet observatoire, mais il va falloir retoucher les manches pour repartir sur le terrain pour comprendre d’abord ce qui s’est passé ou ce qui est en train de se passer. C’est pourquoi aujourd’hui, il est important que les journalistes comprennent qu’il ne saurait avoir de journalistes sans médias, de travailleur sans le travail. Il faut donc sortir de ces considérations. Aujourd’hui, nous voulons avoir une presse unie. Vous avez vu l’élan qui a été donné, même la presse privée est représentée pour qu’en fin, on parle d’une presse nationale en Guinée et non une presse privée et publique. Nous sommes en train de nous organiser. Dans les situations de transition partout dans le monde, ce sont des périodes où la presse est appelée à jouer un grand rôle. C’est ce que nous essayons de faire. Comme nous l’avons déjà dit et nous le dirons encore au besoin, nous retirons dans le sens des négociations avec les autorités pour comprendre et aller. Notre objectif, c’est que tous les médias se sentent libres en termes d’exercice. (…). Si nous essayons de mettre un organe entre les journalistes et la HAC à l’effet de récupérer la balle au rebond dans l’exercice de notre profession, il ne faudrait pas que la faille ne vienne pas des médias, plus forte raison des journalistes ou un syndicat. Et là, il y a péril en la demeure, parce qu’on nous annonce le retrait durement. Ce qui rend caduque l’exercice de l’ensemble de ces médias. Vous pensez que c’est en allant insulter ou jeter les cailloux qu’on va résoudre ce problème ? Ceux qui ont investi leur argent pour créer ces médias, vous pensez être plus royalistes que ces gens ? Ce n’est pas possible, il faut que les gens le comprennent. Si on ne recule pas, la situation va aller crescendo, on n’a pas intérêt à se bomber le torse. On va aller négocier et on fera en sorte que la presse vive et elle vivra », a-t-il lancé.
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