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Guerre en Ukraine : le parcours d’exil de trois étudiants ivoiriens jusqu’en France

Guerre en Ukraine : le parcours d’exil de trois étudiants ivoiriens jusqu’en France

Trois ans après le début de la guerre en Ukraine, de nombreux étudiants ivoiriens ayant fui le conflit tentent de reconstruire leur vie en France. De l’exil forcé aux défis de l’intégration, ils racontent leur parcours semé d’embûches.

Une fuite précipitée de ces étudiants ivoiriens sous les bombes

En février 2022, lorsque les premières frappes russes ont retenti en Ukraine, des milliers d’étudiants africains, dont de nombreux Ivoiriens, ont dû fuir le pays en urgence. Privés de leur cadre de vie et de leurs études, ils se sont retrouvés en exil, sans statut de protection temporaire en Europe, contrairement aux ressortissants ukrainiens.

Parmi eux, Jean-Baptiste Ahoua, Olivier Gueu et Jean Bertrand Somlaré, trois étudiants ivoiriens qui ont tout laissé derrière eux pour rejoindre la France comme le relate un article de l’infomigrants. Aujourd’hui installés à Nantes, ils se soutiennent mutuellement face aux difficultés administratives et à la reconstruction de leur avenir.

« Depuis l’Ukraine, nous sommes plus que des amis, nous sommes devenus une famille », confie Jean-Baptiste, encore marqué par ce départ précipité sous les bombes.

Des rêves brisés, une reconstruction difficile

Pour Olivier Gueu, la transition a été brutale. Après onze ans passés en Ukraine, il était en seconde année de doctorat en aéronautique lorsqu’il a dû fuir.

« Laisser tout derrière soi et se retrouver dans un pays où l’on ne sait pas comment se régulariser, c’était un énorme stress. »

Malgré les obstacles, Olivier a réussi à rebondir et travaille aujourd’hui pour l’un des fleurons de l’industrie aéronautique française. À 32 ans, il se considère comme le « grand frère » du groupe, épaulant Jean-Baptiste et Jean Bertrand dans leur intégration.

Pour Jean-Baptiste, le défi a été encore plus grand. À quelques mois de l’obtention de son diplôme en Ukraine, il a dû recommencer ses études de zéro en changeant de filière. De son côté, Jean Bertrand est toujours en quête de stabilité : avec un titre de séjour d’un an pour recherche d’emploi et création d’entreprise, il doit rapidement trouver une solution pour ne pas être contraint de quitter la France.

Malgré les années, leur attachement à l’Ukraine demeure fort. « On se sent tous ukrainiens, d’une manière ou d’une autre », confie Jean Bertrand, encore en contact avec ses amis restés sur place.

Mais le lien avec la Côte d’Ivoire reste essentiel. Leur ami Ben, médecin, a choisi de rentrer au pays après avoir obtenu son diplôme en pleine guerre. À chaque appel, les souvenirs ressurgissent, accompagnés de rires et de plaisanteries pour oublier l’éloignement de leurs familles.

Trois ans après leur fuite, ces étudiants ivoiriens continuent de se battre pour un avenir meilleur. Entre intégration en France et espoir d’un retour en Côte d’Ivoire, leur parcours est celui de la résilience et de l’adaptation face à l’adversité.

Un retour glorieux en préparation

Comme Jean-Baptiste, Olivier et Jean Bertrand, de nombreux Ivoiriens de la diaspora travaillent sans relâche pour se construire un avenir digne et, un jour, rentrer au pays la tête haute. Ils portent en eux l’espoir et la fierté de leur nation, sachant que chaque effort consenti aujourd’hui est une pierre posée sur le chemin de leur retour.

Loin de leur terre natale, ils se battent avec courage, apprennent, se surpassent, et rêvent du jour où ils pourront mettre leur savoir et leur expérience au service de leur pays. Car un retour ne se fait pas les mains vides, mais avec la richesse des compétences acquises et la volonté d’apporter un changement positif.

Un jour, le drapeau ivoirien flottera à nouveau au-dessus de leurs têtes, non plus comme un souvenir lointain, mais comme l’emblème d’un retour accompli, d’un destin reconstruit, d’une promesse tenue envers eux-mêmes et leur patrie.

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