Carla Bruni accusée de corruption– L’ancienne première dame française et mannequin Carla Bruni a été accusée de corruption.
La femme de 56 ans est accusée d’avoir été impliquée dans une conspiration criminelle visant à « blanchir » son mari, l’ancien président Nicolas Sarkozy, 69 ans, après des allégations selon lesquelles il aurait accepté des millions en espèces de la part de l’ancien dictateur libyen, Mouammar Kadhafi.
Après avoir été entendue mardi soir par les juges d’instruction, une source judiciaire à Paris a indiqué qu’elle était poursuivie le 9 juillet pour « substitution de témoin et escroquerie en bande organisée ».
Ces deux délits extrêmement graves sont passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans d’emprisonnement, avec des peines pouvant aller jusqu’à 20 ans, avec des circonstances aggravantes telles que l’appartenance à un gang.
Bruni est notamment accusé d’avoir participé à une campagne de 4 millions de livres sterling baptisée « Opération Sauver Sarko » – un plan complexe et illégal visant à empêcher Sarkozy, déjà condamné pour crimes, d’aller en prison.
Bruni a été « placée sous contrôle judiciaire et interdite de contacter toutes les personnes impliquées dans l’affaire » à l’exception de son mari, a indiqué la source à l’agence de presse AFP.
Les conditions de mise en liberté sous caution resteront en vigueur jusqu’à ce que Bruni comparaisse devant un procès pénal.
Bruni est un ami proche de Mimi Marchand, une journaliste française mise en examen pour « subornation de témoin » et « corruption criminelle » dans la même affaire.
Marchand, 77 ans, surnommée « la reine des paparazzi », est accusée d’avoir payé l’ancien trafiquant d’armes franco-libanais Ziad Takieddine, 74 ans, pour qu’il dépose un témoignage sous serment selon lequel il avait arrangé le versement de millions de dollars du colonel Kadhafi à Sarkozy.
Dans une interview publiée dans Paris Match il y a quatre ans, Takieddine avait retiré ses affirmations selon lesquelles des valises remplies d’argent liquide avaient été livrées aux collègues de Sarkozy.
L’argent aurait servi à financer la campagne électorale de 2007 qui a vu Sarkozy remporter son seul et unique mandat à la présidence de la France, a-t-on affirmé.
Sarkozy a utilisé l’interview de 2020 pour prétendre à tort qu’il avait été blanchi parce que « la vérité avait éclaté ».
Mais Marchand, qui nie également tout acte répréhensible, aurait, selon les procureurs, offert des incitations à Takieddine pour qu’il change sa version des faits.
L’affaire impliquant Bruni est surnommée « Opération Sauver Sarko » et se déroule en parallèle avec l’affaire du financement libyen, dans laquelle Sarkozy a déjà été inculpé.
Selon les allégations de l’accusation, Takieddine aurait reçu l’équivalent de 4 millions de livres sterling pour « changer sa version des faits ».
Bruni a toujours nié toute implication dans l’opération « Sauver Sarko », affirmant qu’elle essayait d’éviter les affaires judiciaires impliquant son mari, qui a déjà été condamné à deux reprises au pénal.
Elle a déjà déclaré : « Quand les gens m’en parlent, cela me met dans une situation de colère et d’indignation qui n’aide pas mon mari. »
Bruni a ajouté : « Je n’ai pas la moindre curiosité pour les affaires de mon mari. »
Mais les enquêteurs affirment que Bruni a supprimé tous les messages qu’elle avait échangés avec Marchand sur l’application cryptée Signal, avant l’inculpation de Marchand en juin 2021.
Sarkozy a été inculpé de corruption, de « financement illicite d’une campagne électorale », de « recel de détournement de fonds publics » et de « complot criminel » en relation avec le scandale Kadhafi, et devrait être jugé l’année prochaine.
Trois de ses anciens ministres, Brice Hortefeux, Claude Guéant et Éric Woerth, sont également visés par une enquête.
En janvier, Sarkozy n’a pas réussi à annuler une condamnation pénale et une peine de prison pour avoir financé illégalement sa campagne de réélection.
Il a été reconnu coupable d’avoir falsifié les comptes lors de sa tentative infructueuse de devenir chef de l’État en 2012.
Sarkozy, qui a été président de la France pendant cinq ans jusqu’en 2012, a purgé sa peine en portant un bracelet électronique dans la maison parisienne qu’il partage avec Bruni.
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