Les Sud-Africains ont commencé à voter mercredi dans des écoles, des centres communautaires et de grandes tentes blanches installées dans des champs ouverts lors d’une élection considérée comme la plus importante depuis 30 ans. Cette élection pourrait mener la jeune démocratie sud-africaine vers un territoire inconnu.
Le président Cyril Ramaphosa a voté aux côtés de son épouse, Tshepo Motsepe, dans le township de Soweto, à Johannesburg. L’enjeu de cette élection est la domination de trois décennies du parti du Congrès national africain (ANC), qui a sorti l’Afrique du Sud du régime brutal de l’apartheid en 1994. Aujourd’hui, l’ANC est confronté à une nouvelle génération de mécontents dans un pays de 62 millions d’habitants, dont la moitié vivrait dans la pauvreté.
Malgré son statut d’économie la plus avancée d’Afrique, l’Afrique du Sud connaît certains des problèmes socio-économiques les plus graves au monde, notamment un taux de chômage parmi les plus élevés à 32 %. L’inégalité persistante, avec la pauvreté et le chômage affectant de manière disproportionnée la majorité noire, menace de renverser le parti qui avait promis de résoudre ces problèmes après la fin de l’apartheid avec le slogan « une vie meilleure pour tous ».
Après six victoires successives aux élections nationales, plusieurs sondages montrent un soutien à l’ANC inférieur à 50 % pour la première fois. Le parti pourrait perdre sa majorité au Parlement, bien qu’il soit largement prévu qu’il conserve le plus grand nombre de sièges.
Ramaphosa, leader de l’ANC, a promis de « faire mieux » et a demandé plus de temps et de patience à la population.
Opposition au vote DA
John Steenhuisen, chef de l’Alliance démocratique (DA), principal parti d’opposition, a voté à Durban. L’Alliance démocratique fait partie d’une coalition avec d’autres petits partis visant à renverser l’ANC, bien que cela soit peu probable.
Zuma vote
L’ancien président Jacob Zuma a également voté mercredi lors de cette élection cruciale. Les Sud-Africains mécontents se tournent vers une multitude de partis d’opposition ; plus de 50 sont en lice, dont beaucoup de nouveaux partis.
Parmi eux, un parti dirigé par Zuma, qui s’est retourné contre ses anciens alliés de l’ANC. Bien que disqualifié pour se présenter comme candidat au Parlement, son parti MK reste en course et pourrait jouer un rôle imprévisible.
L’ANC, confiant de conserver sa majorité, bénéficie toujours d’un large soutien, notamment parmi les électeurs plus âgés et ceux des zones rurales. Les analystes n’excluent pas cette possibilité, compte tenu de l’expérience du parti au gouvernement et de sa machine de campagne robuste.
Les résultats définitifs de cette élection sont attendus d’ici dimanche.
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