ECONOMIE

Crise au Somaliland : Démission du Ministre de la Défense en Opposition à l’Accord avec l’Éthiopie

Crise au Somaliland : Démission du Ministre de la Défense en Opposition à l'Accord avec l'Éthiopie

Le ministre de la Défense du Somaliland a présenté sa démission en signe de protestation contre l’accord conclu par son gouvernement, autorisant l’Éthiopie, pays enclavé, à accéder au littoral du Somaliland.

Dans une interview accordée dimanche à la télévision locale, Abdiqani Mohamud Ateye a déclaré que l’Éthiopie demeurait l’ennemi numéro un du Somaliland. Cette décision a suscité des réactions mitigées, notamment la protestation de la Somalie, considérant cet accord comme une menace à la souveraineté du Somaliland, entité qui s’est séparée de la Somalie il y a plusieurs décennies, bien que non reconnue comme un État indépendant sur la scène internationale.

Le ministre démissionnaire a exprimé son opposition au stationnement de troupes éthiopiennes au Somaliland, jugeant cette présence inappropriée lors d’une réunion antérieure avec le président Muse Bihi Abdi. Il a également souligné que le site proposé pour la base des forces marines éthiopiennes appartenait légitimement à sa communauté, mais ses préoccupations ont été ignorées par le président.

Les gouvernements du Somaliland et de l’Éthiopie n’ont pas immédiatement réagi aux déclarations du ministre.
Le Somaliland, zone stratégique près du golfe d’Aden, a proclamé son indépendance de la Somalie en 1991, au milieu du conflit armé. La semaine dernière, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et le président du Somaliland ont signé un protocole d’accord, louant à l’Éthiopie une portion de 20 kilomètres de littoral somalilandais.

Cette entente a engendré des manifestations au Somaliland, la population étant divisée sur ses avantages économiques potentiels et les risques liés à la compromission de la souveraineté. Avec plus de 120 millions d’habitants, l’Éthiopie est le pays enclavé le plus peuplé du monde et a perdu son accès à la mer en 1993. Elle utilise principalement le port de Djibouti pour ses importations et exportations.

Bien que l’accord puisse ne pas immédiatement perturber la stabilité régionale, certains experts estiment qu’il pourrait susciter des tensions à long terme, impliquant des acteurs tels que Djibouti et l’Égypte, qui pourraient percevoir des menaces pour leurs intérêts respectifs. Matt Bryden, conseiller stratégique pour Sahan Research, prévoit une escalade des positions politiques et diplomatiques des parties concernées.

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