La santé financière des grandes entreprises joue incontestablement un rôle crucial dans l’évaluation de la vigueur des économies. Dans cette optique, le classement des 500 plus grandes entreprises africaines, dressé par le magazine Jeune Afrique, offre des perspectives riches en enseignements.
En dépit des espoirs suscités par l’amélioration des perspectives de la note souveraine de la Tunisie par Moody’s, une réalité brutale se profile : la STEG (Société tunisienne de l’électricité et du gaz), première société tunisienne dans ce classement, n’occupe que la 86e place sur le continent. Quant à la première entreprise marocaine, le groupe OCP (Office chérifien des phosphates), elle se hisse à la 9e place du Top 500 de Jeune Afrique. L’Algérie, avec sa compagnie pétrolière Sonatrach, maintient sa position de leader.
Non seulement la Sonatrach conserve son rang de numéro un, mais elle affiche également un chiffre d’affaires presque quatre fois supérieur à celui de son principal concurrent, la société pétrolière nigériane NNPC. La Sonatrach a généré un chiffre d’affaires de 77,325 milliards de dollars et un bénéfice net de 11,847 milliards. De plus, elle a contribué à plus de 10% du chiffre d’affaires global des 500 entreprises classées, totalisant 760 milliards de dollars. Ces chiffres sont impressionnants.
Le géant pétrolier algérien entraîne dans son sillage sa filiale Naftal, positionnée à la 41e place en Afrique, avec un chiffre d’affaires de 4,013 milliards de dollars et un bénéfice net de 92 millions de dollars.
Cevital, principal groupe privé algérien figurant dans le classement, se classe 4e en Algérie et 73e en Afrique. Ce groupe agroalimentaire algérien a réalisé une avancée spectaculaire de 24 places cette année, malgré les déboires de son propriétaire, Issad Rebrab, dont la fortune a été amputée à la suite de sa condamnation pour corruption en Algérie. Dans le précédent classement, Cevital occupait la 97e place.
En revanche, Air Algérie, malgré les efforts déployés pour sa revitalisation, dégringole dans le classement, se retrouvant à la 343e place.
Treize entreprises algériennes figurent dans le Top 500 africain, dont cinq opérant dans le secteur de l’énergie, qui domine largement l’économie algérienne avec une forte intervention de l’État. Sur ces treize sociétés, dix sont publiques, et les trois premières sont des entreprises énergétiques. En plus de Sonatrach, trois filiales du groupe sont présentes dans le classement.
Le trio de tête algérien est complété par l’opérateur d’électricité et de gaz, Sonelgaz, qui fait une entrée remarquée dans le classement à la 46e place. Cette performance s’explique probablement par les récentes réussites de la société, qui ont permis de dépasser le Nigeria en tant que premier exportateur de gaz en Afrique. Le chiffre d’affaires de Sonelgaz s’élève à 3,504 milliards de dollars, bien qu’aucune indication ne soit donnée sur le bénéfice net.
Parmi les entreprises algériennes qui se distinguent dans ce classement, on trouve trois opérateurs de téléphonie mobile, deux entreprises de construction et un fabricant privé de médicaments. A noter que Cosider a grimpé de cinq places pour atteindre la 115e place en Afrique, avec un chiffre d’affaires honorable de 1,380 milliard de dollars et un bénéfice net de 277 millions.
Dans l’ensemble, ce sont les industries extractives qui dominent l’économie africaine, avec quatre des cinq premières positions occupées par des sociétés énergétiques. Le Top 5 continental est composé de Sonatrach, NNPC (Nigéria, énergie), Sasol (Afrique du Sud, chimie et plastique), Escom (Afrique du Sud, eau, électricité et gaz) et Sonangol (Angola, énergie).
L’Afrique du Sud, deuxième économie du continent après le Nigéria, place six entreprises dans le Top 10 et quatorze dans le Top 20.
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