La Carte nationale d’Identité (CNI) camerounaise peut désormais être obtenue en moins de 48 heures, mais à un prix considérablement plus élevé. Le président Paul Biya a décidé d’augmenter le coût du timbre de 3 500 à 10 000 FCFA, portant ainsi le coût total de la CNI à 15 000 FCFA.
Selon le président du MRC, un parti de l’opposition, payer 15 000 FCFA pour une CNI au Cameroun est inacceptable. Dans une déclaration publiée récemment, le professeur Maurice Kamto a vivement critiqué le décret signé par Paul Biya, officialisant cette décision.
COMMUNIQUÉ SUR LA STRANGULATION DES CAMEROUNAIS AVEC LES IMPÔTS, TAXES, DROITS ET TIMBRES DIVERS NOTAMMENT CEUX PRÉVUS PAR L’ARTICLE 548 INTITULÉ DROITS ET TIMBRES SUR PASSEPORT ET AUTRES DOCUMENTS, DE L’ORDONNANCE PRÉSIDENTIELLE N° 2024/001 du 20 JUIN 2024
Après l’augmentation continue du prix des carburants, l’ordonnance présidentielle n° 2024/001 du 20 juin 2024 est une preuve supplémentaire que le gouvernement du RDPC est déconnecté des réalités de la vie des Camerounais. Comment, dans un contexte de paupérisation généralisée, peut-on justifier une augmentation astronomique du coût des timbres pour passeports et autres documents, en particulier la CNI? Une telle décision, marquée par l’indifférence du régime, est indéfendable et inacceptable.
Le gouvernement, après avoir privé les Camerounais de la CNI pendant plusieurs années en raison d’une mauvaise gouvernance publique, a maintenant augmenté le prix du timbre de la CNI de 2 800 FCFA à 10 000 FCFA, soit une hausse de 257%. Ajouté au coût du certificat de nationalité (3 500 FCFA) et à celui de la copie de l’acte de naissance (2 000 FCFA), le coût total pour obtenir une CNI atteint près de 15 500 FCFA, soit environ un tiers du SMIC qui est de 41 875 FCFA. Ces coûts ne prennent même pas en compte les frais supplémentaires prélevés dans nos administrations. En plus d’être irresponsable, cette augmentation ne tient pas compte du faible pouvoir d’achat de la majorité des Camerounais, qui vivent dans la pauvreté. En mars 2024, l’Institut National de la Statistique (INS) a révélé que dix millions de Camerounais vivent avec moins de 1 000 FCFA par jour. En rendant la CNI inaccessible en raison de son coût prohibitif, le gouvernement prive la majorité des Camerounais sans emploi et sans revenu d’un document essentiel pour l’exercice de leurs droits de citoyens et pour leurs activités économiques et sociales.
L’ordonnance présidentielle augmente également le coût des visas d’entrée au Cameroun, des laissez-passer et des cartes consulaires, désormais parmi les plus chers au monde.
Cette ordonnance du 20 juin 2024 témoigne de l’indigence financière de l’État. Il est évident depuis longtemps que les caisses de l’État ont été vidées par des kleptomanes, et que notre pays survit au jour le jour. L’ordonnance révèle la pression financière croissante sur le pays, particulièrement vis-à-vis de ses créanciers internationaux, résultant de la gestion irresponsable du régime RDPC.
Comme prévu, ce régime, au lieu d’assainir les finances publiques en réduisant ses dépenses, a choisi de ponctionner les Camerounais pour tenter de combler les déficits causés par des scandales répétés. Ce régime s’acharne une fois de plus sur les populations les plus vulnérables. Dans un contexte de vie chère et de flambée des prix des produits de première nécessité, cette hausse vertigineuse des timbres pour des documents essentiels est politiquement irresponsable. Le MRC dénonce la violence psychologique et sociale de cette augmentation des coûts, qui n’est rien de moins qu’une provocation envers les Camerounais. Le MRC exige son annulation.
Le MRC rappelle que la production de la CNI et des passeports relève de la souveraineté de l’État, participant de la défense et de la sécurité nationale. La production des CNI ne doit pas être confiée à des sociétés étrangères alors qu’il existe une expertise nationale en la matière. Le MRC appelle le gouvernement à justifier l’attribution de la production des CNI à des entreprises étrangères et à clarifier les conditions de ces contrats. Le MRC demande également au parlement d’enquêter sur la crise de la production de la CNI et sur la pertinence de cette augmentation des coûts pour les Camerounais.
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