Pour permettre au gouvernement de mieux adresser la question des quartiers précaires et de planifier des mesures adéquates, une étude de profilage des quartiers précaires d’Abidjan a été réalisée. Afin de permettre à toutes les communes du district de s’approprier les résultats de cette étude et d’y apporter leurs contributions, un atelier de restitution du diagnostic provisoire a été organisé hier, mardi 14 mai 2024, par le ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme.
Cet atelier, ouvert par N’guessan Alphonse, directeur de l’Adressage, de la Rénovation et de la Restructuration Urbaine (DARRUR), au nom du ministre Bruno Koné, vise à trouver des solutions durables pour les quartiers précaires. N’guessan Alphonse a expliqué que le gouvernement privilégie l’intégration de ces zones dans le tissu urbain plutôt que leur exclusion. Il a rappelé que, dans le cadre de son programme d’aménagement pour les populations défavorisées, une vingtaine d’hectares ont été aménagés et distribués. Il a également mentionné le Projet d’Amélioration des Quartiers Restructurés d’Abidjan (PAQRA), initié avec l’appui de l’Agence Française de Développement (AFD) et évalué à près de 33 milliards de francs CFA, visant à améliorer le cadre de vie dans cinq quartiers d’Abidjan.
Au cours de cet atelier, il est crucial de parvenir à une définition consensuelle de la notion de quartier, d’inventorier tous les quartiers précaires d’Abidjan, de les catégoriser, de réaliser un profil socio-économique des ménages, et de proposer des mesures adaptées pour leur prise en charge. Trois quartiers seront choisis pour une opération pilote.
N’zi Odette, adjointe au maire de Cocody, représentant les maires du district, a exprimé les attentes des élus quant à une résolution durable des problèmes des quartiers précaires. Elle a souligné la nécessité de trouver des solutions pérennes pour les populations vivant dans des conditions déplorables, souvent accompagnées de problèmes sanitaires, sociaux, de drogues et d’insécurité.
En 1992, une étude du Bureau National d’Étude et de Développement (BNETD) avait identifié 72 quartiers précaires abritant 300 000 personnes. Une étude du PNUD en 2014 a révélé que la seule ville d’Abidjan comptait 135 quartiers précaires regroupant plus d’un million d’habitants, soit environ 20 % de la population totale de la ville. Cette situation a été exacerbée par les crises successives qu’a traversées la Côte d’Ivoire au cours des dernières décennies.
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