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Abdoulaye Diop : « Si c’est dans l’intérêt du (Mali), même avec le diable, je vais dîner »

Abdoulaye Diop : « Si c’est dans l’intérêt du (Mali), même avec le diable, je vais dîner »
Abdoulaye Diop : « Si c’est dans l’intérêt du (Mali), même avec le diable, je vais dîner »

Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a participé à la 36ème édition du Forum Crans Montana, qui s’est tenu à Bruxelles du 26 au 28 juin dernier. Lors de cet événement, il s’est entretenu avec le Groupe africain des ambassadeurs au sujet de l’Alliance des États du Sahel (AES).

D’entrée de jeu, Abdoulaye Diop a dénoncé ceux qui présentent l’AES comme une organisation visant à « attaquer l’intégration africaine ». Il a souligné que le Mali, le Niger et le Burkina Faso, loin de cette dynamique, suivent les traces de leurs leaders historiques comme Modibo Keita et Thomas Sankara, qui étaient des fervents défenseurs de l’intégration africaine.

« Avec l’AES, il y a une nouvelle donne géopolitique. Que vous l’aimiez ou non, peu importe. Pour nous, le sort de nos pays ne se décidera pas à Bruxelles, à Washington, à Paris ou à Londres. Il se décidera à Bamako, à Ouagadougou ou à Niamey », a déclaré le ministre Diop.

Abdoulaye Diop appelle au respect de la nouvelle réalité géopolitique

Il a invité la CEDEAO et certains pays occidentaux à reconnaître cette nouvelle réalité géopolitique au lieu de chercher à ostraciser les dirigeants de l’AES. « Nous sommes très peinés de voir des responsables européens déclarer qu’ils ne vont pas parler avec nous, même certains Africains. Certains disent qu’ils ne vont pas prendre de photos avec nous. Cela ne nous affecte pas. Nous nous battons pour l’avenir de nos populations. Que vous preniez des photos avec nous ou non, cela ne changera rien », a critiqué Abdoulaye Diop.

Au-delà des différends politiques

Abdoulaye Diop a insisté sur le fait que le Mali n’a pas de problème personnel avec qui que ce soit, mais plutôt des différends politiques. Il a exhorté les dirigeants à s’élever à la hauteur de leurs tâches et missions au lieu de se concentrer sur des « épiphénomènes » comme les photos ou les poignées de main. « Si c’est dans l’intérêt du pays, même avec le diable, je vais dîner quand c’est nécessaire », a affirmé le chef de la diplomatie malienne.

Interdépendance économique

Lors de son entretien avec le Groupe africain des ambassadeurs, le ministre Diop a affirmé que personne ne peut inquiéter les pays de l’AES sous prétexte qu’ils sont enclavés. « Si un pays côtier peut se targuer de sa position, c’est parce qu’il y a des pays enclavés en face qui sont des clients. Nous pensions que le Mali dépendait des pays côtiers, mais aujourd’hui, tous les pays avec des ports sont représentés à Bamako et sont en compétition. Si Cotonou me fatigue, je vais aller à Dakar », a expliqué Abdoulaye Diop.

Pour le ministre malien, l’enclavement des États sahéliens est certes une « contrainte physique, mais ce n’est pas une condamnation à mort ». Les pays investissent des milliards de dollars pour renforcer les capacités de leurs ports, car ils ont besoin des pays enclavés. « Si on n’utilise pas leurs ports, ils vont aller où ? », s’est-il interrogé.

Diop pense que la CEDEAO devra s’asseoir avec l’AES pour discuter des « modalités de vivre en commun ». Il a conclu en soulignant l’importance de discuter des déplacements, de la sécurité et des relations interpersonnelles entre ces nations.

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