Dans un récent éclat retentissant, Joël N’Guessan, membre du RHDP et ancien ministre sous la présidence d’Alassane Ouattara, n’a pas mâché ses mots pour pointer du doigt la corruption sévissant au sein des gouvernements successifs. Il a qualifié cette situation de véritable fléau, ternissant considérablement la gouvernance du Président Ouattara.
Joël N’Guessan, qui avait occupé le poste de ministre des Droits de l’Homme, a pris la parole, mettant en cause le gouvernement dirigé par l’ancien Premier ministre Patrick Achi. Il a dénoncé ce qu’il perçoit comme une complaisance envers les agents corrompus au sein de l’administration ivoirienne. Ses propos, exprimés lors d’une interview sur la webTv de L’Intelligent d’Abidjan, ont éclairé l’affaire de détournement au sein du Fonds de Développement de la Formation Professionnelle (FDFP), dont il était le président du Comité de Gestion.
Il est à noter que c’est Joël N’Guessan lui-même qui avait recommandé la nomination d’Ange Barry Battesti au poste de Secrétaire Général du FDFP. Cependant, suite à des révélations sur un détournement de 4 milliards de FCFA au sein de cette institution, Joël N’Guessan et cinq autres membres du Comité de Gestion ont exigé la suspension d’Ange Barry Battesti en août 2021.
Malgré cela, une lutte de pouvoir a éclaté entre Joël N’Guessan et Ange Barry Battesti, ce dernier bénéficiant du soutien du Premier ministre Patrick Achi et du ministre Moussa Sanogo. Cette confrontation a abouti à la suspension des deux parties, sur décret du Président Alassane Ouattara lui-même, apparemment sur recommandation des ministres Achi et Sanogo.
Joël N’Guessan, surpris par sa propre suspension, la considère comme une caution tacite envers la mauvaise gouvernance. Il a déposé plainte, mais regrette le manque de suite dans cette affaire. Selon lui, l’inaction face à des preuves tangibles de corruption revient à encourager ce fléau.
Il pointe du doigt le gouvernement de Patrick Achi pour son incapacité à prendre des mesures efficaces contre la corruption, ce qu’il refuse de tolérer. Interrogé sur d’éventuelles forces internes au RHDP s’opposant au président Alassane Ouattara, l’ex-ministre a répondu que toute personne se livrant à des actes de corruption ternit l’image du chef de l’État.
Joël N’Guessan souligne l’ampleur alarmante de la corruption en Côte d’Ivoire. Il cite l’estimation du ministre Zoro Bi Epiphane Ballo selon laquelle près de 1200 à 1400 milliards de FCFA, soit environ 10% du budget annuel, sont perdus chaque année en raison de la corruption. Il dénonce également les multiples cas de corruption, notamment dans l’obtention de passeports, au sein de la police et dans le secteur des transports.
Même le gouvernement actuel dirigé par le Premier ministre Robert Beugré Mambé n’échappe pas aux critiques de Joël N’Guessan, qui remet en lumière les récentes affaires de corruption, dont celle impliquant l’entreprise SNEDAI du Président de l’Assemblée Nationale, Adama Bictogo.
Heureux de vous accueillir dans notre cercle d'abonnés