Le 17 décembre prochain, plus de huit millions de citoyens tchadiens seront appelés à exprimer leur avis lors d’un référendum portant sur une nouvelle constitution, selon la Commission nationale en charge de l’organisation de ce scrutin constitutionnel.
Cependant, ce processus électoral semble nettement favoriser le général Mahamat Idriss Déby Itno, en raison du non-respect par le gouvernement de la recommandation issue du dialogue national, qui préconisait de laisser le choix du modèle d’État au peuple. Bien que certaines factions de l’opposition soutiennent le fédéralisme, le seul projet de loi présenté est celui de l’État unitaire, appuyé par le pouvoir en place.
À N’Djamena, les affiches proclament massivement le « OUI » en faveur d’une constitution pour un « État unitaire et décentralisé », présentant peu de différences avec celle abrogée par les militaires en 2021, instaurant un régime où le chef de l’État concentre l’essentiel du pouvoir.
Le « OUI » semble être assuré de l’emporter, la campagne soutenue par le pouvoir écrasant celle du « NON ». Cette campagne repose en partie sur le ralliement des partisans de Succès Masra, un opposant qui avait signé fin octobre un accord de principe avec les militaires. Cette alliance semble avoir toutes les chances de succès face à une opposition fragmentée et victime d’une répression violente depuis plus d’un an.
Ce référendum représente la dernière étape avant les élections promises par la junte au pouvoir depuis 2021. Les deux principales coalitions de partis opposés à la junte appellent au boycott et diffusent des affiches « Halte au référendum » barrées d’une grande croix rouge, espérant qu’une faible participation entachera la légitimité du général, qu’elles accusent de perpétuer une « dynastie Déby » de 33 ans.
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