L’État nigérian a annoncé avoir récupéré plus de 26 millions de dollars dans le cadre d’une enquête sur des pratiques frauduleuses au sein du ministère de la Lutte contre la pauvreté. Cette annonce a été faite par l’agence anti-corruption dans un communiqué publié dimanche soir.
Début janvier, le président Bola Ahmed Tinubu a initié une vaste enquête au sein du ministère de la Lutte contre la pauvreté et des Affaires humanitaires, ordonnant une investigation sur des allégations de malversations financières impliquant la ministre et plusieurs hauts responsables du ministère.
L’agence anti-corruption nigériane, la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC), a indiqué dans son communiqué avoir récupéré jusqu’à présent 32,7 milliards de nairas (équivalant à 26,4 millions de dollars) et 445 000 dollars dans le cadre de cette enquête, qui est toujours en cours.
Cette récupération concerne des fonds liés à diverses sources telles que le fonds Covid-19, des prêts de la Banque mondiale et des avoirs récupérés du régime d’Abacha, destinés à être utilisés dans la lutte contre la pauvreté.
L’EFCC a également établi des liens entre plusieurs fonctionnaires suspendus du ministère et les présumées malversations financières, selon le communiqué.
En janvier, le président Tinubu a suspendu la ministre de la Lutte contre la pauvreté, Betta Edu, suite à des accusations de détournement de fonds publics vers un compte bancaire privé. Parallèlement, les activités de l’Agence du programme national d’investissement social (NSIPA), relevant du ministère de la Lutte contre la pauvreté, ont été suspendues en raison de soupçons de malversations.
L’agence visait à fournir des transferts monétaires aux plus démunis du pays, ainsi que des fonds pour soutenir les jeunes et fournir des repas scolaires.
La directrice de l’agence, Halima Shehu, a également été suspendue de ses fonctions en janvier.
L’EFCC a souligné que ses enquêtes ne visaient pas des individus spécifiques, mais qu’elles portaient sur un système et un réseau complexe de pratiques frauduleuses.
Le président Tinubu, arrivé au pouvoir l’année précédente avec la promesse de lutter contre la corruption au Nigeria, a suspendu plusieurs hauts fonctionnaires dès son accession au pouvoir, dont l’ancien directeur de la banque centrale, Godwin Emefiele, et l’ancien chef de l’EFCC, Abdulrasheed Bawa.
Le Nigeria demeure l’un des pays les moins bien classés dans l’indice de perception de la corruption de Transparency International.
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