Mandat de la CPI– La police italienne a arrêté Ossama Anjiem, alias Ossama al-Masri, un chef de guerre libyen, en vertu d’un mandat de la Cour pénale internationale (CPI), ont annoncé mardi le ministère de la Justice italien, des médias locaux et un responsable libyen.
Al-Masri dirige la branche de Tripoli de l’Institution de réforme et de réhabilitation, un réseau de centres de détention associé à des abus documentés. Ce réseau est géré par la Force spéciale de défense (SDF), une unité de police militaire soutenue par le gouvernement, impliquée dans la lutte contre les crimes graves tels que les enlèvements, les meurtres et la migration illégale.
La SDF, comme d’autres milices dans l’ouest de la Libye, a été accusée d’atrocités pendant la guerre civile qui a suivi le renversement de Muammar Kadhafi en 2011. Récemment, le procureur en chef de la CPI a émis des mandats d’arrêt pour des crimes présumés liés à ces centres de détention.
Selon les journaux italiens Avvenire et La Stampa, al-Masri a été arrêté dimanche à Turin, après avoir assisté à un match de football entre la Juventus et le Milan. Son avocat, Daniele Folino, a confirmé l’arrestation mais n’a pas donné de détails, faute d’être officiellement mandaté.
Le ministère de la Justice italien a indiqué que la CPI avait demandé l’arrestation d’al-Masri et que la transmission de la demande au procureur général de Rome était en cours.
La CPI, qui enquête sur la Libye depuis 2011 à la demande de l’ONU, a émis plusieurs mandats d’arrêt au cours de l’année écoulée. En octobre, elle a rendu publics des mandats contre six hommes, tandis que d’autres sont restés confidentiels. Le nom d’al-Masri ne figure pas parmi les mandats publiés.
Actuellement, la CPI dispose de 11 mandats d’arrêt, dont sept concernent des suspects en fuite. Elle prévoit de nouveaux mandats en 2025 pour des crimes liés aux centres de détention libyens.
La Libye reste divisée entre deux administrations rivales : le gouvernement d’Abdul-Hamid Dbeibah à Tripoli et celui d’Ossama Hammad à l’est, soutenues respectivement par des milices locales et par les forces de Khalifa Haftar. Le pays est marqué par une instabilité persistante et des tensions entre groupes armés.
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