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Violences et tensions autour de la FESCI en Côte d’Ivoire

Violences et tensions autour de la FESCI en Côte d'Ivoire
Violences et tensions autour de la FESCI en Côte d'Ivoire

FESCI en Côte d’Ivoire– Depuis des années, la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) est accusée d’instaurer la terreur sur les campus d’Abidjan, avec des cas de violences, d’humiliations et de racket. La situation a pris un tournant après la mort récente de deux hommes, incitant l’État à réagir fermement contre ce puissant syndicat.

Le dimanche 29 septembre, Zigui Mars Aubin Déagoué, étudiant et opposant du leader de la FESCI, Sié Kambou, a été retrouvé mort. Les autorités affirment qu’il a été enlevé et molesté par des membres de la FESCI. Une enquête a été ouverte, entraînant l’arrestation de six membres, dont Sié Kambou, pour des charges d’assassinat et de complicité dans un autre décès lié au syndicat.

Les activités de tous les syndicats étudiants ont été suspendues temporairement. Beaucoup espèrent que cela marque la fin de l’impunité de la FESCI, qui a longtemps dominé les campus. Wonbégué Silué, secrétaire général de l’Association générale des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (AGEECI), témoigne des abus fréquents : « Ils viennent vous arracher le micro ou vous torturer », et font payer pour des services comme les toilettes.

Des témoignages évoquent également des scènes de torture dans un sous-sol de l’université de Cocody. Un employé de sécurité, qui souhaite garder l’anonymat, raconte des atrocités dont il a été témoin. Les victimes, souvent intimidées, n’osent pas dénoncer ces actes.

Des violences sexuelles sont également rapportées, des membres de la FESCI forçant des femmes à devenir leurs petites amies. Les responsables de la fédération n’ont pas répondu aux accusations.

Créée dans les années 90, la FESCI a d’abord lutté contre le parti unique au pouvoir avant de devenir un interlocuteur essentiel de l’État. Son influence est telle qu’aucune politique éducative ne peut être mise en œuvre sans elle, selon le politologue Geofroy Kouao. L’organisation revendique un tiers des 300.000 étudiants ivoiriens.

En plus des violences, la FESCI contrôle illégalement l’attribution de chambres universitaires, les louant à des prix excessifs, alors que l’organisme officiel, le Centre régional des œuvres universitaires (CROU), est jugé inefficace.

Début octobre, les autorités ont lancé une opération d’expulsion des résidents illégaux, promettant une nouvelle attribution des chambres. De nombreux étudiants, comme Franck (prénom modifié), se voient contraints de passer par la FESCI, qui exige des loyers bien supérieurs à ceux du CROU.

Geofroy Kouao prédit que si les conditions s’améliorent pour les étudiants, la FESCI perdra son pouvoir et finira par disparaître.

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