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Burkina Faso : La junte militaire interdit l’homosexualité, défiant les pressions occidentales

Burkina Faso : La junte militaire interdit l'homosexualité, défiant les pressions occidentales
Burkina Faso : La junte militaire interdit l'homosexualité, défiant les pressions occidentales

Loi anti-homosexualité- La junte militaire du Burkina Faso a interdit les actes homosexuels, devenant ainsi le dernier État africain à réprimer les relations entre personnes de même sexe malgré l’opposition des puissances occidentales.

L’homosexualité, bien que mal vue dans ce pays conservateur d’Afrique de l’Ouest, n’avait jamais été interdite. Le ministre de la justice, Edasso Rodrigue Bayala, a annoncé que la junte avait approuvé une loi criminalisant l’homosexualité, sans fournir plus de détails.

Depuis leur prise de pouvoir en 2022, les militaires ont réduit leurs liens avec la France et se sont rapprochés de la Russie. Avant cette loi, le Burkina Faso faisait partie des 22 États africains où les relations homosexuelles n’étaient pas criminalisées. Contrairement à de nombreuses anciennes colonies britanniques, le pays n’avait pas hérité de lois anti-homosexualité après son indépendance de la France en 1960.

La population du Burkina Faso est composée d’environ 64 % de musulmans, 26 % de chrétiens, et 10 % suivant des religions traditionnelles ou sans foi. En Russie, les actes homosexuels ont été dépénalisés en 1993, mais le gouvernement de Vladimir Poutine a pris des mesures strictes contre la communauté LGBTQ, notamment en interdisant la « propagande des relations sexuelles non traditionnelles ».

Cette interdiction fait partie d’une révision législative sur le mariage, qui ne reconnaît désormais que les mariages religieux et coutumiers. La nouvelle loi doit encore être adoptée par le parlement militaire et approuvée par le chef de la junte, Ibrahim Traoré. « L’homosexualité et les pratiques associées seront désormais punies par la loi », a déclaré le ministre de la justice, selon l’AFP.

Le capitaine Traoré a pris le pouvoir en septembre 2022, renversant le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, accusé de ne pas avoir réussi à réprimer une insurrection islamiste. De nombreux États africains ont récemment adopté des positions plus strictes contre la communauté LGBTQ. En Ouganda, une nouvelle loi anti-homosexuelle prévoit la peine de mort pour « homosexualité aggravée ». La Banque mondiale et les États-Unis ont suspendu leurs aides financières à l’Ouganda en réponse à cette législation.

Au Cameroun, la fille du président Paul Biya a récemment révélé son homosexualité, espérant modifier la loi anti-homosexualité du pays. Au Ghana, un projet de loi strict a été adopté par le parlement, prévoyant jusqu’à trois ans de prison pour les personnes LGBTQ+, mais le président Nana Akufo-Addo attend la décision des tribunaux sur sa constitutionnalité avant de le promulguer. Le ministère des finances a averti que cette loi pourrait coûter au Ghana 3,8 milliards de dollars de financement de la Banque mondiale. Le Ghana, en proie à une crise économique, a reçu une aide du FMI l’année dernière.

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