Manifestants au Kenya– Tabitha Wanjiru Kairo et son mari David Kairo recherchent leur fils disparu dans les commissariats, les hôpitaux et les morgues, espérant le retrouver vivant ou mort.
Joseph Mwangi, leur fils de 28 ans, a disparu lors des récentes manifestations contre le projet de loi de finances débattu au Parlement à Nairobi, capitale du Kenya. Joseph, vendeur ambulant, rêvait de devenir policier ou soldat.
Sa mère, Tabitha, a fouillé partout sans succès. « Le gouvernement devrait rechercher nos enfants. J’ai signalé sa disparition au poste de police de Kasarani, mais les policiers ne semblent pas s’en préoccuper », a-t-elle déclaré.
Mme Kairo est convaincue que son fils n’a rien fait de mal. Lors de leur dernière conversation, Joseph lui avait confié son intention de participer aux manifestations antigouvernementales à cause de l’insupportable coût de la vie au Kenya. Tabitha est fière de la détermination de son fils. Si elle avait été plus jeune, elle aurait elle-même protesté contre le gouvernement.
Elle appelle le gouvernement à libérer immédiatement et sans dommage tous les disparus. « Rendez-nous nos enfants. Mon fils n’a rien fait de mal. Protester n’est pas un crime… Pourquoi nous font-ils souffrir ? », s’indigne-t-elle.
La Commission nationale des droits de l’homme du Kenya rapporte que les manifestations ont fait 41 morts, 35 enlèvements et 746 arrestations.
Le président du Kenya, William Ruto, s’est excusé vendredi pour « l’arrogance et l’opulence » des législateurs et ministres du parti au pouvoir. Il a promis de prendre des mesures contre les policiers « voyous » ayant tiré sur des civils non armés lors des manifestations. M. Ruto a également reconnu la difficulté de s’exprimer en public sans commettre d’erreurs, et a promis de changer le comportement des fonctionnaires.
Le Kenya a connu deux semaines de troubles, marquées par l’assaut du Parlement par des manifestants au Kenya lors du vote de la loi de finances.
Heureux de vous accueillir dans notre cercle d'abonnés