Après les 7 milliards de dollars collectés aux Émirats arabes unis, une nouvelle annonce prometteuse fait surface, cette fois concernant un montant de 15 milliards de dollars. Il s’agit des fonds que des partenaires étrangers, notamment la Chine, prévoient d’investir dans l’exploitation du gisement de minerai de fer de Simandou d’ici la fin de l’année 2025. Ce projet ambitieux comprend le développement d’infrastructures portuaires et ferroviaires autour de l’un des plus importants gisements de fer au monde.
L’accord, initialement paraphé en 2022, a été officiellement annoncé le 8 avril 2024 par le gouvernement guinéen. Au cœur de ce plan se trouve la construction d’un chemin de fer de plus de 600 kilomètres et d’un port sur l’Atlantique pour faciliter l’exportation du minerai. Djiba Diakité, directeur de cabinet de la présidence de la République et chef du comité de suivi du projet, a déclaré : « Simandou n’est plus un rêve, mais une réalité […] Le projet sera livré conformément au calendrier prévu d’ici fin 2025 ».
Selon un communiqué de la Présidence guinéenne publié sur les réseaux sociaux, les documents ont été signés le 2 avril 2024, après l’approbation des différents partenaires, notamment la Chine, et le feu vert du Parlement de Transition en Guinée.
Il convient de noter que les quatre blocs du gisement de Simandou sont partagés de manière égale entre deux coentreprises dirigées respectivement par Rio Tinto et le Winning Consortium Simandou. Ces coentreprises détiennent chacune 42,5 % de la Compagnie du Transguinéen, une société chargée de l’exploitation des infrastructures ferroviaires et portuaires, dont 15 % est contrôlé par le gouvernement guinéen.
Cependant, pour les Guinéens, cette répartition semble inéquitable, et la dépendance excessive à l’égard des investisseurs étrangers est critiquée. Cette situation soulève des questions sur la souveraineté économique des pays africains et leur capacité à bénéficier pleinement de leurs propres ressources naturelles.
En République démocratique du Congo (RDC) également, des efforts sont déployés pour rééquilibrer les accords commerciaux afin de garantir que les bénéfices reviennent davantage aux citoyens locaux. Cependant, ces initiatives sont encore insuffisantes pour garantir un développement équitable et durable.
Il est crucial de noter que le gisement de Simandou recèle des réserves minérales considérables. Sa mise en production devrait considérablement augmenter la contribution du secteur minier au PIB du pays. Malgré cela, de nombreux Guinéens estiment que leur pays mérite une part plus équitable des bénéfices tirés de ses ressources naturelles. C’est désormais à eux de faire pression pour que cela se concrétise, car personne d’autre ne le fera à leur place. En ce sens, le Sénégal semble mieux loti, avec un président nouvellement élu, Bassirou Diomaye Faye, qui s’engage à renégocier les contrats pétroliers et gaziers pour garantir une meilleure redistribution des richesses. Cependant, il reste à voir dans quelle mesure il pourra concrétiser cet engagement, sachant que les actions valent souvent mieux que les paroles dans ce domaine.
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